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CLAIR-ECLAIR : Quel Devenir Pour L’Éducation Prioritaire ?
Article publié le 28 février 2011

Le dispositif CLAIR devient donc ECLAIR (écoles, collèges
lycées ambition innovation réussite). Rappelons que
dans sa conception, le programme CLAIR n’a pas
vocation à attribuer de moyens supplémentaires (la
seule chose qui augmente, c’est les lettres du sigle !),
qu’il introduit une logique de déréglementation aussi
bien pour l’organisation des enseignements que pour
les statuts et les conditions d’emploi, de service et de
rémunération des personnels. C’est un traitement
purement sécuritaire du problème de l’échec scolaire
(diagnostic police sur l’établissement,
collaboration avec les
équipes mobiles de sécurité et
recentrage des enseignements sur
le socle commun), qui donne les
pleins pouvoirs aux chefs d’établissements
(recrutement sur
profil et salaire au mérite), et
introduit comme élément central
le préfet des études (terme en
fait inventé par les Jésuites). Il
nous a donc été pondue une
innovation vieille de quatre
siècles... directement puisée dans
l’enseignement religieux !!

Le préfet des études intervient à la fois
dans les champs "pédagogique",
"vie scolaire" et "ressources
humaines".

Le cabinet du ministre a précisé
que le volet "ressources humaines"
ne concernerait pas les enseignants
du premier degré. Les directeurs d’école ne participeraient
donc pas au recrutement des enseignants, les postes
ne seraient pas profilés et l’affectation ne serait pas
soumise à une période minimale comme pour le second
degré. Mais quel crédit accorder à ces propos quand
on connaît la méthode utilisée par le gouvernement
(mise en place du programme CLAIR à marche forcée
dans un déni de transparence et de démocratie caractérisé,
qui devient la marque de la politique éducative de ce pays)
et la nature du dispositif CLAIR. N’oublions pas que
l’ensemble de la politique de ce gouvernement dans la
lutte contre les inégalités sociales et territoriales en matière éducative passe par une idéologie sécuritaire
faisant l’amalgame entre difficulté scolaire et la question
de la violence, concentre de pauvres moyens pour
acheter la paix sociale et renforce le pouvoir hiérarchique
et son corollaire, le management libéral. Comment ne
pas faire le rapprochement avec le projet Reiss, avec
la pédagogie dite de "projet", et sa mise en place par
les contrats d’objectifs assortis de leur "nécessaire"
évaluation ?

Par ailleurs, des questions
demeurent. Quel devenir pour
l’éducation prioritaire en
dehors des établissements et
écoles qui ne seront pas
concernés par le dispositif
CLAIR-ÉCLAIR ? Le gouvernement
ne va-t-il pas laisser
perdurer, d’un côté les établissements
et écoles relevant de ce
dispositif et, de l’autre, ceux
qui n’en relèvent pas, pour les
mettre en concurrence ? La
logique de la division n’est-elle
pas à l’oeuvre ? Les référents
RAR ne pourraient-ils pas être
les préfets des études des écoles
ÉCLAIR ?

Un travail fédéral anti-CLAIR
est en cours à SUD Éducation
avec, en particulier, la mise en
place d’une liste de contacts
des établissements concernés et
d’un site. Il s’agit de favoriser la circulation des informations
et des expériences afin de mieux coordonner
l’action et développer une mobilisation pour exiger le
retrait de la circulaire qui met en place le programme
CLAIR (circulaire parue au BO du 22 juillet 2010).

Ne nous laissons pas dicter par les politiciens néolibéraux
leurs choix idéologiques sécuritaires et leurs
choix économiques uniquement financiers : nous
savons par expérience que seul le choix éducatif est le
bon dans les zones d’éducation prioritaire, à condition
d’y mettre de véritables moyens.

Liste des collèges RAR de l’académie de Créteil

77 : Henri Dunant et Albert Camus, Meaux ; Les Capucins, Melun ;

93 : Jean Moulin et Rosa Luxembourg, Aubervilliers ; Pablo Neruda et Claude Debussy, Aulnay-sous-Bois ; Jean Zay, Bondy ; Romain Rolland , Robert Doisneau et Louise Michel, Clichy-sous-Bois ; Jean Vilar, La Courneuve ; Lenain de Tillemont, Montreuil ; Jean Jaures, Pantin ; Federico Garcia Lorca et Iqbal Masih, Saint-Denis ; Maurice Thorez, Stains ; Lucie Aubrac, Villetaneuse ;

94 : Elsa Triolet, Champigny-sur-Marne ; Robert Desnos, Orly