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Déclaration Sud Cden 93 du 23 mars 2016
Article publié le 26 octobre 2020

A la veille de la mobilisation des lycéens et étudiants le 24 mars contre laloi travail , ce CDEN a été l’occasion pour SUD Education 93 de soutenir la mobilisation interprofessionnelle en cours et de pointer les conséquences néfaste de la reforme des rythmes et les problèmes révélés par la resectorisation sur Noisy le sec et Noisy le grand.

M. le directeur académique,
Mme la préfète,
M. le vice-président du conseil Général,
Mesdames, Messieurs les membres du CDEN,

Nous assistons à ce CDEN à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation des jeunes, des étudiant-es, des salarié-es contre la loi travail le 24 mars.
Nous tenons à rappeler notre opposition à ce projet de loi qui, selon nous :
- Facilite les licenciements collectifs ou individuels, soi-disant pour embaucher plus facilement
- Remet en cause les 35h par le biais des accords d’entreprise
- Remet en cause la hiérarchie des normes dans la négociation collective, en s’affranchissant des contraintes liées à la loi.
- Simplifie le code du travail en remettant en cause l’histoire des droits des salarié-es pour en faire un code des droits humains au travail.
Nous exigeons, dans l’unité la plus large possible, le retrait de ce projet de loi. Le 9 mars a été un grand succès suivi d’une forte mobilisation étudiante et lycéennes le 17 mars. SUD Education appelle les personnels à rejoindre la mobilisation le 24 mars, pour construire avec les jeunes et les salariés la grève interprofessionnelle unitaire du 31 mars et ses suites.
Par ailleurs, nous tenons à exprimer ici notre position quant aux annonces du 17 mars concernant le « dégel » du point d’indice des fonctionnaires. Alors que le gel des salaires depuis 2010 et l’augmentation des prélèvements ont entraîné la baisse du niveau de vie des fonctionnaires, cette annonce est une véritable provocation !
Une soi-disant « grande avancée » qui se traduira pour un salaire de 1 500 euros par une augmentation de 18 euros par mois. Pas vraiment de quoi pavoiser !
Elle témoigne, surtout, une fois de plus, des orientations anti sociales de ce gouvernement.
Nous rappelons qu’à l’Education nationale cette politique d’austérité salariale ne s’applique pas à l’ensemble des personnels, et que les avantageuses primes dites « au mérite » et autres revalorisations salariales pour la hiérarchie se sont, elles, bien multipliées sans attendre le fameux dégel !
En ce qui concerne l’ordre du jour qui nous préoccupe aujourd’hui et plus particulièrement les horaires des écoles pour la rentrée 2016, nous signifions, comme nous l’avons fait de nombreuses fois, notre opposition à cette réforme des rythmes. Elle est inégalitaire car elle fait dépendre les activités périscolaires des moyens de chaque commune. Elle a de plus aggravé l’amplitude horaire des enseignants, et désorganisé les temps de travail des enseignant-es, les emplois du temps des familles et des élèves. Sur le terrain, nous ne constatons pas d’amélioration des conditions d’apprentissage de nos élèves. On peut toujours comme à Pierrefitte, Villepinte et Romainville, continuer à modifier les horaires des écoles mais nos élèves n’ont pas besoin de cela ! Nos élèves ont droit à l’école, tous les jours, avec face à eux et elles un ou une enseignant-e titulaire et formé-e ! Aujourd’hui, compte-tenu de la situation des non-remplacements, on est loin du droit fondamental que l’Etat doit à nos élèves, à tous les élèves !
Par ailleurs, nous tenons à signaler que les horaires des écoles pour l’année 2016/2017 ne sont pas publiés sur le site de la DSDEN 93 alors même que les voeux pour les mutations intra-départementales sont terminés. Même si il n’y a que 3 communes, d’après les documents fournis, qui ont décidé de changer leurs horaires pour la rentrée, il n’est pas acceptable que les enseignant-es n’aient pas ces informations au moment de leur saisie de voeux.
Enfin en ce qui concerne la resectorisation, c’est pour nous une vraie question de politique éducative qui devrait plus associer les parents et les équipes par l’intermédiaire des CA et des conseils d’écoles.
La resectorisation qui nous est présentée sur Noisy le Grand et Noisy le Sec consiste en un rééquilibrage souvent indispensable entre collèges. Mais elle laissera toujours des établissements avec des effectifs variant le plus souvent supérieur à 500 élèves dans 3 collèges sur 4 à Noisy le sec et entre 600 et 700 à Noisy le Grand. C’est trop pour avoir des conditions d’enseignement et une ambiance de vie scolaire adaptés aux besoins des élèves et des personnels.
Cette situation met une nouvelle fois en lumière le retard pris dans la construction de collèges face à une augmentation continue de la population scolaire au moins depuis 2009. De ce point de vue nous rappelons que le plan ambition collèges pour la période 2015-20 permettra de suivre la montée démographique mais pas de faire baisser significativement les effectifs pour aller vers des collèges à taille humaine. Enfin même si cette situation ne relève pas du conseil général l’absence création de lycées à la hauteur de l’augmentation en collège est très inquiétante pour le département, elle nécessiterait une concertation rapide.
"Enfin nous profitons de cette séance pour souligner à l’issu du groupe de suivi des élèves en situation de handicap du 18 mars, l’écart entre ce qui est prévu dans la loi de 2005 et dans la loi de refondation et ce qui est fait dans le 93. Faute de personnels, et de personnels formés, de moyens, de structures adaptées nous sommes plus dans une Ecole de l’intégration que dans le cadre d’une inclusion de qualité. Le bilan MDPH fait apparaître une hausse des demandes mais une baisse des décisions d’affectation par manque de personnel ou de places en structures adaptées. Les orientations en EMS sont très largement supérieures aux places identifiées (déficit de 1662) ; des enfants sont en ULIS alors qu’ils ont une orientation en Etablissement Médico Social (EMS), il y a un déficit de 1634 places en service médico scolaire.
Par ailleurs, nous dénonçons une politique globale d’austérité qui touche tous les services publics, y compris les établissements de santé en charge des diagnostiques et des soins des élèves en situation de handicap.
Nous réaffirmons ici qu’il faut une toute autre politique pour les salariés du public et du privé mais aussi un véritable plan d’urgence départemental pour l’éducation comprenant des recrutements massifs de personnels, la construction d’écoles et d’établissements pour appliquer vraiment le droit à l’Education en Seine Saint Denis.