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Du Virgile oui, des vigiles non !
Article publié le 17 novembre 2009

Sans concertation d’aucune sorte, le gouvernement a décidé l’implantation d’Equipes Mobiles de Sécurité (EMS) dans l’académie de Créteil. Ces équipes, composées de jeunes sans qualification éducative, doivent intervenir dans et aux abords des établissements scolaires pour effectuer des missions de " sécurisation " sur demande des chefs d’établissement. Ces "brigades d’intervention" seraient pour le moment au nombre de cinquante.

De telles équipes dans les établissements scolaires de l’académie ne correspondent non seulement à aucune demande officielle de la part des enseignants, mais tendraient à mettre en évidence une situation qui n’existe pas en général : soit notre incapacité à maintenir des relations et un climat propices au travail. Mieux. Il est à redouter que la venue des EMS dans les établissements ne provoque l’incompréhension et le doute, et donc rende plus difficile l’exercice de notre travail. La confiance qui existe entre enseignants et élèves pourrait être ébranlée.

La mise en place de ces brigades de sécurité témoigne d’une vision ultra sécuritaire de l’éducation que nous ne partageons pas. Nous ne pouvons accepter que, en confondant éducation et répression, on finisse par réduire notre métier à de la discipline ou une simple domestication de " sauvageons ". En fait, la création des EMS relève de considérations idéologiques, mais pas seulement. Sur le site académique, le coordinateur des équipes de sécurité explique qu’ils interviendront au sein des lycées et collèges pour y effectuer des opérations de sécurisation et pour faire en sorte que les enseignants et les élèves puissent travailler dans de bonnes conditions. On croyait qu’il existait pourtant des personnels d’éducation dont c’était précisément l’une des tâches sans être la seule d’ailleurs comme on le sait. Comment ne pas y voir dès lors une privatisation rampante de la vie scolaire ? La mise en place des EMS est donc bien aussi une attaque, et non des moindres, contre le service public d’éducation, une tentative de démantèlement à peine déguisée.

Une forte tendance se dessine ces dernières années : la mise au pas du corps enseignant. Cela passe notamment par la volonté d’imposer des contenus d’enseignement directement monnayables sur le marché du travail ou d’adapter l’école au modèle de l’entreprise . A ce propos, nous pouvons avoir quelques inquiétudes concernant la réforme du lycée annoncée par Nicolas Sarkozy (stages en entreprise pour les élèves et les enseignants, mise en cause de la filière littéraire du BAC…).

Au moment où l’horizon s’assombrit pour les jeunes des classes populaires du fait de la crise sociale, le gouvernement annonce la suppression de 13000 postes d’enseignant et envoie en lieu et place des personnels de sécurité. Est-ce là une politique éducative volontariste ?

SUD éducation Créteil appelle à s’opposer à la venue des équipes mobiles de sécurité par la grève au besoin et en informant les parents et les élèves de notre refus d’accepter une conception de l’éducation et de l’enseignement qui n’est pas la nôtre. Nous y voyons de plus une bonne raison de faire avancer notre projet d’une école égalitaire, solidaire et démocratique, tout en ayant la certitude qu’une telle proposition ne pourra pas aboutir sans une remise en question radicale et globale de cette société-là et des rapports sociaux qu’elle sous-tend.