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Lettre ouverte contre les nouveaux rythmes scolaires
Article publié le 16 juin 2015

Après des mois de lutte contre la réforme des rythmes scolaires à Vitry-sur-Seine, nous demandons par cette lettre ouverte qu’un bilan local et national de la mise en place des nouveaux rythmes scolaires soit effectué et rendu public...Avoueront-ils cet échec ?!

LES NOUVEAUX RYTHMES SCOLAIRES,
FACTEUR DE REUSSITE DES ELEVES ? VRAIMENT ?

Toute la communauté éducative de Vitry est impactée les nouveaux rythmes scolaires.

Cette réforme a été mise en place par le gouvernement depuis 2013 sans concertation, contre l’avis de la communauté éducative, et sans budget ni moyens. Elle fait reposer certaines charges et compétences éducatives de l’Etat sur les collectivités territoriales, les appauvrissant de fait et remettant en cause le cadre national de l’école publique.
Derrière cette promesse d’une meilleure réussite scolaire des élèves, se cache une politique de restriction budgétaire, et de territorialisation. C’est l’affaiblissement des missions de l’école, l’extension des inégalités territoriales avec l’augmentation très importante du coût du périscolaire pour les communes et les familles.

Cette réforme à marche forcée a confirmé les craintes que nous avions, à savoir une dégradation globale du vécu scolaire et périscolaire pour les enfants et les personnels avec :
• l’absence de créations de postes d’agents territoriaux ;
• une gestion du temps périscolaire basée sur le bon vouloir des enseignants, de la communauté associative, des retraités, y compris en faisant appel au bénévolat ;
• l’instauration de tâches supplémentaires pour les personnels territoriaux et les enseignants ;
• l’allongement du temps de présence des enfants à l’école qui engendre de la fatigue pour eux-mêmes et pour les personnels.
• la confusion entre le temps scolaire et périscolaire et sur les contenus, tant pour les enfants que pour les parents. Confusion accentuée par le partage des locaux et du matériel dans certaines écoles.
La confusion entre le temps scolaire et périscolaire et sur les contenus, tant pour les enfants que pour les parents. Confusion accentuée par le partage des locaux et du matériel dans certaines écoles.

A Vitry, les conséquences de cette réforme sont :

Pour les enfants :
• Une augmentation de leur fatigue, dès le matin, voire dès le lundi matin pour certains ;
• des enfants qui disent « encore l’école ! ». Avec 5 jours de suite d’efforts importants à fournir dans le bruit ambiant de la collectivité, le manque d’espace et les taux d’encadrement trop faibles tout au long de la journée, on peut comprendre...
• des enfants de moyenne section et de grande section moins réceptifs aux apprentissages dès le matin et qui demandent à être couchés dans le dortoir l’après-midi ;
• certains enfants qui s’endorment en classe l’après-midi pendant que d’autres sont bien agités après deux heures de pause méridienne avec des conditions qui ne permettent pas une réelle détente ;
• un épuisement généralisé se traduisant par l’apathie ou la surexcitation ;
• un taux d’absence accru le mercredi, voire les autres jours (école un peu à la carte !) ;

Pour les enseignants :
• Un allongement du temps de présence à l’école avec des journées toujours aussi longues et la demi-journée du mercredi en plus auxquelles il faut ajouter les temps de préparation.
• une fatigue accrue ; les enseignants n’ont plus la journée du mercredi pour récupérer et préparer plus sereinement le travail de la classe.
Pour les animateurs :
• C’est plus d’enfants dans le cadre des activités périscolaires, et des journées qui s’alourdissent.
• Le retour des grilles horaires à 37 heures génère de la précarité (remplacement des agents titulaires en ARTT).
Pour les Atsem :
• même si leurs horaires ont été retravaillés et mieux adaptés, et qu’il y a aujourd’hui plus de clarté dans leurs tâches, l’application des rythmes scolaires dans les écoles maternelles reste source de fatigue et d’intensité de travail.
Quant à la municipalité, qui a combattu cette réforme, luttant jusqu’à son application contrainte et forcée, elle « réaffirme que notre société a besoin d’un service public national d’éducation, qui porte l’exigence d’une école de l’égalité en plaçant les enfants au centre des réflexions, pour permettre la réussite de tous les élèves sur tout le territoire. »

Avant l’arrivée à terme des trois années de mise en place,
Le collectif exige un bilan local et national et demande que ceux-ci soient rendus publics.

Nous demandons que la communauté éducative soit entendue dans ses revendications. D’autres mesures qui vont dans le sens d’un mieux être à l’école, avec de réelles conditions de réussite de tous les élèves, doivent être mises en place. Il est urgent de considérer la spécificité des jeunes enfants en repensant cet aménagement de la semaine qui a été particulièrement dégradé avec cette réforme des rythmes ; rythmes encore sur la sellette avec ces annonces de modifications des périodes scolaires pour répondre aux demandes de l’industrie du tourisme !
Au-delà, nous revendiquons une véritable transformation, démocratique, de l’École mettant l’enfant au cœur des réflexions dans une approche pluridisciplinaire et complémentaire entre Education Nationale et Collectivités Territoriales.

Faire réussir tous les enfants nécessite un budget à la hauteur pour financer la diminution du nombre d’élèves par classe, essentielle à la réussite de tous les élèves, et la présence de tous les acteurs de la prise en charge de la difficulté scolaire, du handicap ainsi qu’un nombre de remplaçants suffisants et une formation initiale et continue de qualité pour les enseignants. Tout cela est du ressort de l’Etat et non des communes.

Nous refusons la logique de rigueur budgétaire qui motive les réformes car nous savons pertinemment que celle-ci ne s’applique pas à tous les pans de la société. L’argent existe, des milliards sont distribués au patronat sans aucune efficacité sociale ni économique. Pourquoi, alors que leur réussite scolaire et leur mieux-être à l’école sont pris pour prétextes de cette réforme, nos enfants, nos élèves ne bénéficieraient-ils pas de telles largesses ?!

L’Ecole émancipatrice que nous voulons construire, exige l’affirmation d’un cadre national seul garant de l’égalité des droits d’accès pour tous les enfants à une école publique, gratuite et laïque de qualité, avec l’assurance de budgets ambitieux, de moyens matériels, de locaux et des personnels qualifiés, formés et bien rémunérés.

LES NOUVEAUX RYTHMES SCOLAIRES NOUS COÛTENT CHERS, ILS EPUISENT LES ENFANTS ET LES PERSONNELS, ET N’AMELIORENT PAS LES CONDITIONS D’ETUDE DES ELEVES !
PORTONS FORT NOS REVENDICATIONS
POUR UNE ECOLE DE LA REUSSITE POUR TOUS,
ET DES CENTRES PERISCOLAIRES
PRENANT EN COMPTE L’INTERÊT ET LE BIEN ÊTRE DES ENFANTS.