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A 73% LE PEUPLE DESAVOUE LE PEN, SARKOZY, HOLLANDE

jeudi 19 octobre 2006

« Il faut régulariser les sans papiers qui ont un contrat de travail et/ou des enfants scolarisés » dit un sondage de « 20 minutes-RMC-LH2 » !

Combien de fois a t-on entendu dire à gauche comme à droite que « c’est le peuple qui ne veut pas d’une régularisation globale des sans papiers ». Cette pirouette des politiciens qui se défaussent sur le peuple pour échapper à leur responsabilité politique est maintenant confrontée aux résultats sans appel de ce sondage pour le moins bienvenu : « 73% des français sont pour une régularisation de tous les sans papiers qui ont un contrat de travail et/ou des enfants scolarisés, 12% sont pour la régularisation de tous les sans papiers, 10% sont pour aucune régularisation, 5% ne se prononcent pas ».

En fait 85% des sondés sont pour une régularisation massive. Ce chiffre dépasse de 3 points le pourcentage de français qui ont voté Chirac contre Le Pen au second tour de l’élection présidentielle du 5 mai 2002. Les sondés condamnent aussi catégoriquement à 64% la restriction du regroupement familial par la loi CESEDA de Sarkozy. Ils sont 47% pour « le choix des immigré(e)s en fonction des besoins économiques de la France », c’est à dire donc 53% à rejeter l’immigration jetable qu’institue la loi CESEDA.

Pour l’instant seuls 17% s’affirment clairement pour la libre circulation et la libre installation des étrangers en France. Mais 78% des sondés complètent leur opposition à toutes les politiques racistes des gouvernements successifs de gauche et de droite depuis les années 74 en exigeant « davantage d’aide aux pays d’origine des immigrés ». En d’autres termes l’écrasante majorité des français doutent de l’efficacité de la soi disant « aide aux pays pauvres » derrière laquelle se cachent les gouvernements pour camoufler le pillage des pays du Tiers Monde par les multinationales françaises notamment.

Même si cette exigence de « davantage d’aide » recèle une certaine ignorance de la réelle misère créée par l’asservissement du Sud par le Nord, force est de prendre en considération ce début de prise de conscience d’une réalité catastrophique sur le plan économique, social et politique. En fait, les forces internationalistes en France, les mouvements d’immigré(e)s et de sans papiers doivent redoubler d’effort pour accélérer la prise de conscience au sein du peuple des causes véritables de l’émigration, notamment vers les pays riches.

En effet les pirogues des « boat people » qui ont récemment charrié 25.000 africains sur les berges des Iles Canaries résultent de l’échec des prétendues « politiques de coopération » entre le Nord et le Sud, entre la France et l’Afrique, résultent de l’échec des prétendues « politiques nationales de développement » des gouvernements africains.

Derrière ces formules trompeuses, il y a la dure réalité des diktats des plans d’ajustement structurel du Fond Monétaire International, de la Banque mondiale et l’organisation libérale du marché mondial par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ; il y a aussi la terrible réalité de dictatures militaires ou civiles africaines maintenues au pouvoir contre les peuples par les grandes entreprises monopolistes de pays comme la France, lesquelles délocalisent leurs filiales à la recherche là bas d’une main d’ouvre taillable et corvéable à merci. Ces délocalisations causent en prime le chômage et la précarité dans les pays riches comme la France.

Non seulement les gouvernements successifs des pays d’Europe et des USA mentent en conscience sur la nature réelle des rapports politiques et économiques entre les pays d’immigration et d’émigration, et donc camouflent à leurs peuples la spoliation des pays africains et du Tiers Monde, en plus ils maintiennent à l’intérieur des frontières de leurs propres pays, de la France, une main d’ouvre sans papiers esclaves des patrons négriers du « travail clandestin ». Ils font d’une pierre deux coups en complétant les délocalisations dans les pays à salaires bas par la « délocalisation sur place » dans des secteurs d’activités non délocalisables comme le bâtiment, la restauration, l’agriculture, la voirie, la sous traitance de la confection, le gardiennage, etc. C’est ainsi que le « travail clandestin » contribue, selon certaines études, pour 8 à 10%, voire plus du produit intérieur brut (PIB) de pays comme la France.

C’est pourquoi la CNSP déclare que ce sondage est un démenti apporté aux mensonges véhiculés par les politiciens de droite et de gauche selon lesquels « les français ne veulent pas de régularisation globale ».

C’est pourquoi l’Assemblée Générale de la CNSP appelle

le samedi 9 décembre 06 à Paris à 14h à une manifestation nationale de Saint Ambroise à Saint Bernard

à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de l’Homme et des 10 ans de lutte des sans papiers !