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L’assemblée de Lille 3 en lutte 30/11/07

samedi 1er décembre 2007

Tractations ministérielles appel de l’AG de Lille 3

L’Assemblée générale des étudiant-e-s de Lille 3, réunie ce mercredi 30 novembre 2007, tient à réagir aux tractations menées par Bruno Julliard, président de l’UNEF avec la ministre Valérie Pécresse hier, mardi 27 novembre. Selon une dépêche AFP, Mr Julliard, aurait estimé que Valérie
Pécresse avait fait "des avancées importantes" sur l’accompagnement de la loi sur l’autonomie des universités et a demandé que les assemblées générales d’étudiants les prennent "en compte".
Nous ne pouvons que dénoncer l’imposture tant sur la forme que sur le fond de ces discutions et ce, à plusieurs égards :

1° - Nous réaffirmons une énième fois que les seuls représentants aptes à s’exprimer légitimement au nom de lutte étudiante sont les portes-paroles mandatés par la coordination nationale étudiante. Bruno Julliard et la section majoritaire de l’UNEF font la guerre à cet organe démocratique d’organisation de la lutte issu des assemblées générales, car il leur renvoi au visage leur imposture.

2° - Comment un interlocuteur auto-désigné, qui s’est à plusieurs reprises prononcé contre l’abrogation de la loi pourrait-il allait négocier « des aménagements » à une réforme que l’ensemble des Assemblées générales de France refusent dans sa globalité ? Comme, de surcroît, tolérer que ces
négociations soient présentées comme "des réponses qui permettent une sortie de crise" ?

3° - De quel droit et par quel mépris, des individus extérieurs à la lutte, déjà consultés à l’été dernier sur le fond de la réforme, se retrouvent-ils en cabinet ministériel quatre mois plus tard en s’imposant
« tête pensante » du mouvement de contestation ? Qui sont-ils pour lancer un appel aux assemblées générales à prendre en compte ce que tous le monde rejette en bloc : négocier une reculade ?

Cette position hégémonique et fantoche des bureaucraties syndicales est renforcée par la tendance des médias à désigner des leaders sans se soucier des réalités du mouvement en cours. Du côté du gouvernement, désigner des interlocuteurs valables et dociles est la meilleur des tactiques pour avoir prise sur un mouvement qui leur échappe. Qu’on se le dise, les assemblées générales ne se laisseront dicter leur conduite par personne, le mouvement étudiant n’a pas de chef.

Ce que nous condamnons fermement, c’est le rôle de courroie de transmission joué par les bureaucraties syndicales, lorsqu’il s’agit, à chaque attaque gouvernementale, de faire « avaler la pilule » aux assemblées générales en lutte. Cette observation ne s’applique pas exclusivement au mouvement étudiant.

Fort de notre expérience malheureuse au terme de la lutte contre la loi sur l’égalité des chances d’il y a deux ans, nous déclarons ne pas être dupes, et ne pas nous contenter des miettes que l’on tente de nous jeter. La loi LRU est une réforme structurelle, qui engage une conception libérale de l’université de demain, sélective et assujettie aux besoins du marché. Elle s’inscrit de plus, à l’échelle européenne dans le processus de marchandisation progressive des services publics (éducation, transports, énergie...). Cela, nous ne nous contenterons pas de l’« aménager » comme l’a rappelé le vote du lundi 26 novembre où 2363 étudiant-e-s de Lille 3 se sont prononcé-e-s pour l’abrogation de la LRU
contre 666 voix.

Nous appelons nos camarades membres de toutes les sections de l’UNEF et parti prenante du mouvement depuis le début de la grève, sur le campus de Pont de Bois et ailleurs, à réaffirmer leur position intangible et leur désaccord avec la politique menée par leur bureau national.

Les bureaucraties syndicales n’ont aucune emprise sur le mouvement et les évènements prochains le démontreront.