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93 - Moyens, réforme des collèges : les mauvais coups pleuvent. En grève le 17 septembre !
Article publié le 9 septembre 2015

Tract intersyndical 93 imprimable

Dernière minute : l’intersyndicale 93, interpellée par SUD éducation, appelle à la grève le 17 septembre contre la réforme du collège et pour un plan de développement pour l’éducation en Seine-Saint-Denis !
Voir l’appel FO-SNES-SNEP-SUD


Tract SUD 93 imprimable

Dans le 93 comme ailleurs, le ministère continue de démanteler le service public d’éducation, dans le cadre d’une politique d’austérité au service des capitalistes.
Ce démantèlement passe d’abord par une réduction des moyens réels. Le ministère a beau jeu de communiquer sur les créations de postes pour la rentrée 2015, celles-ci ne suivent pas la hausse démographique. Pour preuve, dans le 93, le ratio nombre d’heures/nombre d’élèves est cette année le plus bas depuis 1998, année durant laquelle a eu lieu une grande lutte qui avait permis d obtenir les limitations d’effectifs par classe, les fameux seuils, ainsi que des moyens supplémentaires. Malgré les mobilisations de l’hiver 2015, l’administration ne veut pas entendre parler de plan d’urgence pour le 93 : imposons-le par nos luttes !
Le démantèlement du service public passe également par une série de contre-réformes. Démantèlement du corps enseignant tout d’abord : le décret sur les nouveaux statuts des enseignant-e-s du second degré, contre lequel a voté SUD éducation, a introduit, dès cette rentrée, les indemnités pour missions particulières (IMP), qui vont induire une mise en concurrence insupportable des personnels, à l’opposé des valeurs de solidarité et de coopération que nous défendons. Démantèlement du système éducatif ensuite : après le premier degré, dont la responsabilité a été largement renvoyée aux collectivités par la réforme des rythmes, le collège. La réforme du collège donnerait toute une série de possibilités aux établissements - ou plutôt à leurs chefs - d’adapter l’organisation des enseignements aux besoins locaux supposés. Plus de maths et moins de Français dans tel collège, l’inverse ailleurs ? Des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) de culture et langues de l’Antiquité pour les collèges bourgeois, et de découverte professionnelle pour l’éducation prioritaire ? Loin de la critique antipédagogiste et élitiste que fait la droite de cette réforme, SUD éducation la combat pour de bonnes raisons : l’égalité des enfants et adolescents face au système éducatif.
Baisse des moyens, contre-réformes : la logique est cohérente et est la même dans le premier comme le second degré. Il s’agit bien d’améliorer l’« efficience » du service public, pour en baisser le coût. Ce sont les personnels et les usagers qui vont payer le prix de cette politique d’austérité.
Contre les mauvais coups, mobilisons-nous !


SUD éducation appelle à la mobilisation contre la réforme des collèges au nom de l’égalité

La réforme de collège démantèle le collège unique en se drapant dans les habits vertueux de la pédagogie. Le droite et les syndicats conservateurs ont sauté sur l’occasion pour fustiger les « pédagogistes fous », responsables du nivellement par le bas du collège. A SUD, nous dénonçons cette réforme pour d’autres raisons : pas au nom de l’élitisme, mais au nom de l’égalité. Nous considérons que cette réforme menace l’égalité des enfants et adolescents dans leur accès à l’éducation, particulièrement dans les quartiers défavorisés :

  • parce que la possibilité est laissée aux chefs d’établissement de moduler les horaires disciplinaires, les élèves n’auront pas partout les mêmes acquis à la fin d’une même année scolaire
  • parce que les enseignements pratiques interdisciplinaires seront adaptés aux besoins locaux supposés, certains collèges auront du latin et du grec (camouflé dans l’EPI langue et culture de l’Antiquité), alors que d’autres auront de la découverte professionnelle dès la 5e
  • parce que la forte rotation des équipes pédagogiques et la précarité enseignante dans le 93 empêchera l’organisation d’EPI dans la durée, nos élèves risqueront d’avoir des projets moins cohérents qu’ailleurs
  • parce que l’Allemand sera toujours enseigné dès la 6e dans les quartiers où il est déjà enseigné en primaire, son enseignement disparaîtra dans notre département, induisant une inégalité frappante dans l’offre de formation SUD éducation ne se laisse pas prendre dans la fausse alternative imposée entre le collège élitiste des réactionnaires et le collège libéral, fondé sur l’autonomie locale.

SUD éducation s’engage dans la mobilisation pour un autre collège, et se battra pour imposer ses mots d’ordre de collège égalitaire, pour l’émancipation et l’épanouissement de tou-te-s.


SUD éducation appelle à la mobilisation pour un plan d’urgence pour le 93

Le 29 janvier, le président de la République présentait ses voeux à l’éducation en déclarant : « priorité a été donnée à l’éducation car priorité est donnée à la lutte contre les inégalités ». Le ministère reprenait en choeur la logorrhée officielle : l’éducation est épargnée par le pacte de responsabilité, réjouissons-nous. Plus encore : plus de 5000 postes sont créés, s’ajoutant au stock existant. Et dans le 93, nous sommes les privilégiés parmi les privilégiés : notre département concentre tous les efforts de la nation et fait l’objet d’une attention particulière, comme en témoignent les 9 mesures annoncées par notre ministre en novembre 2014.
Ce qui nous scandalise le plus, c’est l’écart entre les discours médiatiques et la réalité du terrain. La réalité, c’est que dans le 93 nous avons les taux d’encadrement les plus bas depuis 1998. La réalité, c’est que dans l’académie de Créteil, le nombre d’enseignant progresse moins vite (+1,56% pour la rentrée 2015) que le nombre d’élèves (+1,38%). Et dans le premier degré, la situation est encore pire : le nombre d’enseignants progresse de 1,8% et le nombre d’élèves de 2,25%. Et encore, c’est sur ce nombre d’heures insuffisant que sont prélevées les heures destinées à financer la pondération des enseignant-e-s exerçant en REP+. Le résultat est sans appel : des dispositifs fermés, des dédoublements abandonnés, des effectifs par classe qui augmentent, dépassant les seuils obtenus de haute lutte dans le département.
Pendant l’hiver dernier, les parents et personnels de nombreux établissements se sont mobilisés dans différentes villes du département - Aubervilliers, Bobigny, Saint-Denis notamment - et ont organisé des coordinations. Ils et elles revendiquaient un plan d’urgence pour le 93, et ont été largement soutenu-e-s par SUD éducation, sur le plan logistique et matériel, et surtout par l’investissement sur le terrain des sections locales. L’administration n’a pas voulu entendre les revendications, arguant du fait que tout le monde devait participer à l’effort national de réduction des déficits publics ! Pourtant, d’autres choix de répartition des richesses sont possibles : imposons-les en continuant de revendiquer un plan d’urgence pour le 93 !


SUD éducation revendique une autre réforme du collège :

  • une réduction du nombre d’élèves par classe : 16 en éducation prioritaire, 20 en collège non classé, pour permettre l’épanouissement et l’émancipation de toutes et tous dans le cadre de pédagogies coopératives et d’un enseignement polytechnique
  • du temps de concertation pour mettre en place le suivi des classes, les projets pédagogiques interdisciplinaires et le travail d’équipe : SUD éducation propose 14 heures devant élèves et 3 heures de travail en équipe pour tous les enseignant-e-s du collège
  • des collège à effectifs réduits (400 élèves), pour un cadre d’apprentissages où la proximité remplace l’anonymat, et permet un vrai travail en équipe et un bien-être pour les élèves
  • des mesures de stabilisation des personnels, sans lesquels le travail en équipe n’est pas possible, à commencer par la titularisation sans condition de tous les personnels précaires
  • une organisation du travail qui permette à tous les personnels de s’investir sans pression hiérarchique, dans le sens de l’autogestion des équipes et non de l’autonomie des établissements.

Dans le 93 comme ailleurs, construisons la mobilisation !

  • SUD éducation appelle à la réunion d’AG de villes pour faire un bilan de la rentrée et construire des perspectives autour du plan d’urgence pour le 93 et de la lutte contre la réforme du collège, et y contribuera par le biais de ses sections locales.
  • Des AG de villes ont déjà été organisées à Saint-Denis, Bobigny, Aubervilliers...
  • SUD éducation a interpellé l’intersyndicale 93 pour construire un mouvement de lutte contre la réforme du collège qui s’articule à la lutte pour des moyens dans le 93, à travers un appel à la grève premier et second degré.
  • SUD éducation dépose des préavis de grève pour tous les jours de l’année : les équipes du second degré comme du premier degré peuvent donc se mettre en grève le 17 septembre.