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AIDES PERSONNALISÉES Bilan et perspectives
Article publié le 18 juin 2009

Bilan de l’action contre la mise en place des aides personnalisées

Dès le mois de septembre SUD Education a appelé au boycott de l’aide personnalisée.

En novembre, l’intersyndicale : SUD , SNUIPP, FO, CGT a appelé au gel .
A la suite de cet appel, il y a eu plus de 2600 geleurs (30 % de la profession !) sur le département.

Les collègues ont transformé ces heures en ateliers, en heures de concertation pour concevoir des projets pédagogiques, etc.

SUD Education s’engage à soutenir financièrement les collègues menacés de retraits de salaires.
Cette action a permis de mesurer à quel point les collègues estimaient :

- que le dispositif des aides personnalisées était inadapté au traitement des difficultés scolaires

- que cette mission relève des maître(sse)s spécialisé(e)s et qu’il n’est pas question de cautionner la suppression de 3000 suppressions de postes au niveau national (121 postes supprimés sur le 93 !)

- qu’il y a un besoin notable de temps de concertation dans les équipes .

Ceci dit, l’action de gel n’a pas suffi seule à faire reculer le ministère sur la casse des RASED.

SUD éducation estime que seul un mouvement de grève durable pourra faire reculer le gouvernement sur sa politique de paupérisation croissante du service public d’éducation.
Pour l’année scolaire 2009/2010, nous pensons qu’il faut s’orienter vers d’autres actions comme des propositions de projets alternatifs qui s’articuleraient sur 4 axes :
- temps de concertation ,
- réunions parents /enseignants,
- projets pédagogiques alternatifs,
- temps de formation pour les enseignants.

SUD éducation revendique l’abrogation des décrets Darcos et le retour aux 26 heures d’enseignement pour tous les élèves. Nous proposons aussi d’aller vers la déconnexion entre le temps de travail des enseignants et le temps d’enseignement des élèves (avec plus de maîtres que de classes).
Dans l’immédiat, SUD éducation met en débat des propositions pour une autre utilisation des 60 heures d’AP : 

Du temps de concertation
Il faut que le temps de vie de l’équipe soit institutionnel dans la mesure où les contenus et la façon de faire la classe divergent d’une école à l’autre, notamment sur les questions des rythmes et des programmes .Il y a donc un besoin de concertation pour maintenir la cohérence dans les équipes et pour rétablir du lien horizontal (contraire au lien vertical que veut imposer le gouvernement, notamment au travers du projet des EPEP) en réaffirmant les prérogatives du conseil des maîtres . C’est le rôle de SUD de pousser au temps de concertation dans l’école et hors de l’école.

Des réunions pour maintenir le lien et organiser des actions avec les parents

Prendre appui sur les parents d’élèves pour la mise en place de projets alternatifs ,en ouvrant, par exemple , les écoles un samedi par période pour « des samedis matin des parents » et maintenir le lien avec les parents avec des ateliers où seraient présentés ce qu’ont fait les enfants dans la période .

Des projets pédagogiques alternatifs, notamment en prenant tous les élèves (projets culturels, arts plastiques, etc.) en s’appuyant sur l’article 34 du code de l’éducation concernant le droit à l’expérimentation (1) 
Dans le cadre de la mise en parallèle des nouveaux programmes et de la perte de 2 heures de cours : il s’agit de détourner les heures perdues du samedi matin au profit de l’ensemble de la classe pour pratiquer les disciplines artistiques.
Ces projets permettraient de mettre en avant l’impossibilité de mettre en œuvre les nouveaux programmes , de lier le temps de l’aide personnalisée au rythme scolaire et de contrer le glissement progressif des disciplines artistiques vers les loisirs avec la mise en place de l’accompagnement éducatif (ex : passage de l’art plastique à l’art visuel, introduction de l’histoire de l’art comme matière transdisciplinaire ).
Enfin, faire des projets alternatifs ,c’est les rendre visibles par rapport à l’institution et reprendre en main notre pratique pédagogique, au-delà des « nouvelles obligations de services » qui nous ont été imposées sans concertation.

du temps de formation entre collègues (éventuellement entre plusieurs équipes), cité par les décrets 2008-463 et 2008-775 sur les nouvelles obligations de services .

SUD éducation Créteil revendique le droit d’utiliser les 60 heures pour répondre aux besoins des élèves, en fonction des observations, discussions et décisions des conseils des maîtres. A titre d’exemple : sur Saint- Ouen ,un groupe de collègues a transformé les animations pédagogiques en groupe de recherches pédagogiques .Ils ont remis un rapport à l’IEN, qui a été validé institutionnellement .
L’article 34 de la LOI Fillon 2005, permet aux IEN de valider les projets des écoles.
SUD éducation Créteil relaiera et publiera sur son site les projets des équipes .
Nous appellerons à des AG de ville pour défendre collectivement les projets des collègues dès le mois d’octobre .

(1)Chapitre IV - Dispositions relatives aux écoles et aux établissements d’enseignement scolaire
 Article 34

I - Au début du livre IV du code de l’éducation, il est inséré un titre préliminaire ainsi rédigé : “Titre préliminaire - Dispositions communes

Art. L. 401-1 - Dans chaque école et établissement d’enseignement scolaire public, un projet d’école ou d’établissement est élaboré avec les représentants de la communauté éducative. Le projet est adopté, pour une durée comprise entre trois et cinq ans, par le conseil d’école ou le conseil d’administration, sur proposition de l’équipe pédagogique de l’école ou du conseil pédagogique de l’établissement pour ce qui concerne sa partie pédagogique.

Le projet d’école ou d’établissement définit les modalités particulières de mise en œuvre des objectifs et des programmes nationaux et précise les activités scolaires et périscolaires qui y concourent. Il précise les voies et moyens qui sont mis en œuvre pour assurer la réussite de tous les élèves et pour associer les parents à cette fin. Il détermine également les modalités d’évaluation des résultats atteints.

Sous réserve de l’autorisation préalable des autorités académiques, le projet d’école ou d’établissement peut prévoir la réalisation d’expérimentations, pour une durée maximum de cinq ans, portant sur l’enseignement des disciplines, l’interdisciplinarité, l’organisation pédagogique de la classe, de l’école ou de l’établissement, la coopération avec les partenaires du système éducatif, les échanges ou le jumelage avec des établissements étrangers d’enseignement scolaire. Ces expérimentations font l’objet d’une évaluation annuelle.
Le Haut Conseil de l’éducation établit chaque année un bilan des expérimentations menées en application du présent article.