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Affectation des stagiaires : épreuve de force au Rectorat de Créteil
Article publié le 8 juin 2012

Vendredi 8 juin, à l’ouverture des opérations d’affectation des professeurs du
second degré, les syndicats ont à l’unanimité refusé de siéger afin de protester
contre le refus du recteur de Créteil de les repousser. Un délai permettrait à ses
services de découper les postes réservés aux stagiaires, toujours prévus sur 18
heures, alors que le ministre de l’éducation semble annoncer une décharge de
service de 3 heures.

On se souvient que, conséquence de la réforme dite de la « mastérisation », les stagiaires sont
affectés à temps plein à l’issue du concours de recrutement, sans qu’aucune formation réelle
ne puisse plus leur être prodiguée. C’est un des scandales majeurs du bilan de Nicolas
Sarkozy dans le domaine éducatif, largement reconnu d’ailleurs dans de vastes secteurs de
l’opinion publique, et de l’institution scolaire.
Or la mesure d’allègement du service des stagiaires annoncée par le ministre de l’éducation
nationale, qui correspond à une attente très forte dans le milieu enseignant, est loin d’être
assurée. Le gouvernement prévoit peu de créations de postes, toutes réservées au premier
degré pour cette rentrée. Sud éducation, reçu la veille par le ministre, a exigé le gel des 14000
suppressions de postes, des créations à la hauteur des besoins et a signalé qu’il avait d’autres
leviers pour permettre des affectations des stagiaires conformes à leurs revendications (1/3
temps face aux élèves), et à la réalité juridique depuis l’annulation des mesures de Luc Chatel
par le Conseil d’Etat le premier juin. En effet, le ministre peut titulariser les enseignants
contractuels et aussi augmenter le nombre de reçus aux concours de recrutement.

Mais s’il ne prenait pas cette direction, ce qui est de toute évidence aujourd’hui le cas, le
redécoupage des postes de stagiaires demeurerait le seul outil permettant d’abaisser les
services des stagiaires. Nous mettons de côté les « solutions » proposées par le ministre,
heures supplémentaires et recours aux retraités, ce qui n’est ni sérieux ni conforme au
changement attendu, Luc Chatel ayant eu déjà cette lumineuse idée…

Le recours aux heures supplémentaire pourrait d’ailleurs être néfaste : rien ne garantit que les
heures supplémentaires ne seraient pas attribuées plus ou moins de force aux stagiaires et aux
enseignants les plus fragiles, les derniers arrivés dans les établissements... Si bien que la
mesure annoncée pourrait n’avoir aucune traduction dans la réalité !

C’est donc tout l’enjeu de l’épreuve de force engagée ce matin : les services du rectorat
ont besoin de temps pour redéfinir les postes prévus pour les stagiaires et de réaffecter
les heures dégagées sur d’autres postes, afin de permettre plus facilement une décharge
effective pour les stagiaires, et éviter aussi les services sur plusieurs établissements. C’est
ce délai que leur refuse le Recteur de Créteil, alors que d’autres académies, comme
Versailles qui accueille aussi chaque année beaucoup de stagiaires, ont choisi de
repousser de 10 jours l’ouverture des opérations d’affectation.

communique-_boycott_FPMA_201206­08
Déclaration intersyndicale refus de siéger_20120608