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An I de la Mastérisation : l’apprentissage du métier est surtout un apprentissage de la lutte
Article publié le 13 décembre 2010

Les stagiaires se sont retrouvés dès la rentrée
dans des conditions impossibles. Pour le gouvernement
les choses étaient claires : une formation au
niveau master pour passer les concours devait permettre
d’envoyer les stagiaires en poste à temps plein... et
de supprimer 16 000 postes.

Malgré l’épuisement ou parfois la peur, ils ont
pris leur lutte en main. Après une séance de formation
à l’IUFM de Torcy, une centaine d’entre eux se sont
retrouvés en AG le 1er octobre pour faire le point sur
leur situation et voter leurs revendications : allègement
immédiat des horaires devant les classes, un tuteur
pour chacun et la garantie d’être libérés lors des formations,
enfin des conditions de validation transparentes
et nationales. Pour les porter, ils déclaraient vouloir
étendre la mobilisation « à l’ensemble des stagiaires
de tous les niveaux, toutes les disciplines, toutes les
filières et toutes les académies. » et donnaient naissance
au collectif « Stagiaire impossible ». Syndiqués
ou pour la plupart non syndiqués, ils entraient dans la
voie d’une lutte inter-degrés au-delà de la seule académie
de Créteil.

Soutenant l’autonomie des luttes et les collectifs
démocratiques, SUD éducation a proposé au collectif
d’organiser une AG centrale des stagiaires le 20
octobre à la Bourse du Travail de Paris et, pour le renforcer
dans le respect de son autonomie, a invité l’ensemble
des organisations syndicales à s’y associer.

Cette AG fut un succès. Partie du second
degré à Créteil, elle a réuni près de 180 stagiaires dont
certains de Paris et de Versailles tandis que d’autres
représentaient le 1er degré. Contrairement à ce qu’on
a pu entendre, il fallait désormais réunir une intersyndicale
premier et second degré de toute la région parisienne,
correspondant à ce qu’était devenu le collectif !

Combative, l’AG a adopté la plate-forme de Torcy
comme revendications immédiates ainsi qu’une à plus
long terme d’une évidente portée politique : l’abrogation
des décrets sur la mastérisation ! Elle s’est aussi
prononcée pour des actions en direction du Rectorat
de Créteil et du Ministère.

L’intersyndicale cristolienne a donc demandé
une audience au Recteur pour le 17 novembre afin
que des représentants du collectif puissent directement
porter les revendications votées en AG tandis
que le vote d’une action en direction du Ministère
pour le 1er décembre a suscité une réunion intersyndicale
de toute la région parisienne, malheureusement
limitée au Second degré, qui s’est tenue avec le collectif
le 22 octobre.

Au Rectorat de Créteil une délégation fut
donc reçue le 17 novembre par la DRH. Après avoir
refusé « que l’on dise que tout le monde va mal »,
elle a finalement « entendu » les revendications et
notamment que « le point critique, c’est le nombre
d’heures de service ». Elle s’est en revanche refusée à
prendre tout engagement concernant un éventuel allègement.
L’intersyndicale et le Collectif ont donc maintenu
une demande d’audience, à nouveau auprès du
Recteur. La délégation a été reçue par le Secrétaire
général du Rectorat le 2 décembre. Aucune avancée
n’a été possible, même à propos des mesures relevant
de la seule responsabilité du recteur, comme le choix
des supports d’affectation ou l’effectivité de la
décharge horaire de 2 heures. La veille, une délégation
avait été reçue au ministère par le Directeur adjoint de
la DGESCO qui avait demandé de préciser les effets de
la Mastérisation, sans apporter la moindre réponse
aux revendications du Collectif !

Il faut donc poursuivre la lutte : Stagiaire
impossible, qui a désormais des relais dans toutes les
académies, organise le 11 décembre une AG des représentants
des collectifs locaux de toute la France. C’est
pourquoi la fédération des syndicats SUD éducation a
proposé aux autres organisations syndicales une réunion
pour demander ensemble une audience au
ministre avec le collectif et développer les mobilisations
pour gagner sur les revendications des stagiaires.
An I de la Mastérisation : l’apprentissage du métier
est surtout un apprentissage de la lutte