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CAPD 93 du 15 septembre - affectations, exeats, questions diverses
Article publié le 16 septembre 2014

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CAPD du 15 septembre 2014
Déclaration liminaire de SUD Education Créteil

Une rentrée sous le signe de l’austérité

Depuis le mois de février dernier, dès l’annonce des premiers chiffres concernant les moyens attribués au 93 en termes de postes, nous dénoncions une rentrée qui se préparait sous le signe de l’austérité.

Ainsi que nous n’avons cessé de l’affirmer, les conditions de travail des enseignant-es et les conditions d’apprentissage de nos élèves ne s’améliorent pas en Seine-Saint-Denis :
- hausse des effectifs dans les classes, ZEP et hors ZEP ;
- une réforme des rythmes scolaires désorganisée, sans effet sur la réussite des élèves, imposée dans la majorité des cas par les municipalités, profondément inégalitaire et qui renforce une fois encore une territorialisation de l’Ecole Publique inacceptable. Par ailleurs, de nombreux problèmes subsistent quant à l’organisation des services des enseignants à temps-partiel dans certaines communes ;
- une réforme des ZEP, avec l’expérimentation des REP+ qui a débuté à Aubervilliers ou à Saint-Denis dans des conditions contestables : les collègues ont été prévenus à la dernière minute, certains remplacements ne sont pas assurés sur les demi-journées, ou bien plusieurs remplaçant-es se sont succédé-es dans les mêmes classes, les directeurs-trices ont vu leur charge de travail s’accroître puisqu’il leur a fallu passer beaucoup de temps à contacter les remplaçant-es ; les élèves et les familles, à une semaine de la rentrée des classes, ne comprennent pas cette désorganisation, les concertations s’effectuent sur des thématiques imposées… ;
- plusieurs dizaines de classe étaient sans enseignant-es le jour de la rentrée ;
- l’affectation des étudiants stagiaires s’est effectuée très tardivement, déstabilisant la préparation de la rentrée dans de nombreuses écoles ;
- le recrutement de contractuels, pour faire face au manque de ressources humaines ne fait que renforcer un peu plus la précarité de notre métier et perturbe également l’organisation des équipes pédagogiques, avec, dans certaines écoles, des contractuels et des étudiants stagiaires ;
- de nombreux élèves sont encore en attente de l’arrivée de leur AVS, certaines CLIS également ;
- les moyens attribués pour les RASED restent insuffisants malgré le départ en formation plus massif cette année : de nombreux postes restent vacants.

En conséquence du manque de moyens, dans notre département, les personnels subissent une double peine puisque certains de leurs droits en tant que fonctionnaires d’Etat sont bafoués : demandes de mutations, de formation, de temps partiel, de détachement, de disponibilité… Tout cela devient mission impossible pour un certain nombre de collègues qui ne relèvent pas de situations particulières mais qui souhaiteraient simplement organiser un projet personnel ou professionnel.

Par ailleurs, nous tenons à souligner que le déroulement des opérations du mouvement intra-départemental pour cette rentrée 2014 s’est fait dans des conditions impossibles. Malgré tout le sérieux et le travail effectués par les services administratifs, nous n’avons pu effectuer notre travail d’élus du personnel dans des conditions correctes. Nombreuses sont les situations qui n’ont pu être traitées avant la fin de l’été. Pire encore, les conditions d’affectation des stagiaires ont été particulièrement problématiques. Nous n’avons pas reçu les documents relatifs à ces affectations, les collègues stagiaires ont été prévenus quelques jours avant leur rentrée. Ainsi, des situations particulières n’ont pu être traitées compte-tenu des délais. Il reste encore des situations où 2 stagiaires sont nommés sur un même poste.

Dans ce contexte, et malgré les annonces, la situation de l’école en Seine Saint Denis reste préoccupante. Dans un département sinistré par des conditions sociales et économiques difficiles pour nos élèves et leurs familles, nous ne pouvons pas payer le prix d’une austérité imposée : promesses de réformes qui fonctionnent à moyens constants, désengagement de l’Etat, territorialisation de l’école, hausse du nombre d’élèves par classe, métier non attractif… Madame la Ministre nouvellement nommée doit entendre la souffrance des personnels, les difficultés des élèves, les revendications d’un plan d’urgence et de rattrapage pour le 93 que nous demandons depuis des années.