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COMPTE-RENDU DE L’AUDIENCE AVEC LES IEN DES 9 ET 18emes CIRCONSCRIPTIONS
Article publié le 7 octobre 2008

1) Les attaques contre les Rased et la maternelle.
Le budget 2009 prévoit la suppression de 3000 postes E et G (instits spécialisés), soit près d’un quart des postes Réseau (11000) et près de la moitié des postes E et G (7000). Les inspecteurs n’ont, selon leurs dires, jamais eu vent d’une disparition des Rased. Il est difficile d’entendre cela quand on sait que, sur le département, des postes spécialisés n’ont pas été pourvus sur les deuxième et troisième mouvements. L’IA, justifie sa décision par, désormais, la prise en charge par l’ensemble des enseignants, du dispositif de soutien (les 60 heures liées à la suppression du samedi matin).
En outre, il considère qu’il est préférable de ne pas pourvoir un poste E plutôt que d’y affecter un enseignant non spécialisé.
La délégation a rappelé que les années antérieures, cela n’était pas un obstacle et que s’agissant des CLIS, l’IA n’avait pas d’état d’âme pour y nommer des personnels non formés, débutants pour la plupart et non volontaires !!!

La mise en place du « soutien » va dans le sens de la suppression à court terme des Rased, chose que contestent les inspecteurs. C’est, selon eux, une aide précieuse destinée à tous les élèves de France qui en auront besoin.

Les attaques contre la maternelle et les enseignants dans les propos méprisants du ministre lors de son audition au Sénat « Est-il vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur faire changer les couches ? sont dénoncées.
Et si le Ministre discrédite si violemment l’école maternelle, ce n’est pas par méconnaissance, mais bien pour distiller l’idée auprès de l’opinion publique qu’il n’est pas utile d’employer ainsi des enseignants pour ainsi justifier les réductions drastiques de postes en se servant de la maternelle comme une variable d’ajustement et en laissant aux municipalités la responsabilité de jardins d’enfants payants.

2) La mise en place de l’aide personnalisée.
C’est un gros « bazar », que nous pensons orchestré par l’institution !
Les inspecteurs ont rencontré chaque école élémentaire (les maternelles, ce sera pour plus tard) pour la mise en place de ce soutien. Des choix d’écoles ont été faits, beaucoup ont été acceptés, d’autres refusés car ne rentrant pas dans le cadre de la mise en place ministérielle (demandes, pour des équipes, de transformer ces heures en heures de concertation…). Des contraintes de communes différentes (Champigny et le Perreux n’ont pas les mêmes horaires), des contraintes avec les municipalités,… C’était dur, beaucoup de temps passé à l’organisation : les inspecteurs avouent que c’est la première année qu’un tel retard est pris sur la rentrée et que cela commence à s’éclaircir seulement fin septembre !
Nous pensons que ce désordre est voulu par l’administration, de façon à entériner l’idée que, vu les difficultés, il va falloir une harmonisation des pratiques ! Ainsi, le recteur a d’ores et déjà décidé que, l’année prochaine, l’école aurait lieu sur 9 demi-journées, mercredi matin inclus, et que le soutien se ferait à partir de 15 heures 45 tous les jours. Nous donnons rendez-vous dans un an aux inspecteurs pour leur montrer que notre argumentation n’était pas saugrenue…

Mais, ce qui est aussi grave, c’est que la mise en place précipitée de ces heures a profondément désorganisé les écoles.
Est remise la lettre d’une école signée par l’ensemble des collègues, portant sur les interrogations professionnelles de ce dispositif.

3) L’état d’esprit dans les écoles.
Les collègues présents ont rapporté ce qui se vivait, actuellement, dans les écoles. Il en ressort un profond sentiment de « ras le bol ». Les collègues sont aigris, en colère ; ils se savent méprisés, non écoutés par l’administration. Toutes les « réformes » se font en accéléré, sans concertation, sans qu’on leur demande leur avis, à l’encontre de ce que peuvent préconiser les spécialistes de l’Education. Beaucoup de collègues sont démotivés ; on ne leur demande plus de faire le même métier, on ne leur fait plus confiance ! Cette non reconnaissance les entraîne à se dire qu’il ne faut plus faire que se soumettre, parce que c’est ce qui est demandé (« un fonctionnaire, ça fonctionne ! »). Des équipes, habituellement soudées et partantes sur des projets variés, dysfonctionnent et se dissolvent, au détriment du travail vers les enfants, parce ce sentiment de ne plus être respecté est flagrant. Les collègues n’ont plus le temps de se réunir, de discuter d’autre chose que de la mise en place du soutien. Ils en viennent à compter leurs heures… La situation est loin d’être paisible.

4) Base élèves.
Nous rappelons aux inspecteurs le forcing qui a été fait pour faire remplir « Base-élèves », la mobilisation des circonscriptions et le discours rassurant, institutionnel, sur la non dangerosité et l’efficacité d’un tel fichier. Nous rappelons que les inspecteurs se sont engagés pleinement dans ce projet… Et nous leur apprenons les propos du ministre concernant le fichier, le 17 juin à la Commission des finances : « J’ai trouvé que ce document était profondément liberticide » !
Ce désaveu les met dans une position difficile et nous amène à ne plus faire confiance à un discours institutionnel, qui n’hésite pas à faire le grand écart !!
Ce qui nous amène à dire que nous souhaitons qu’aucune pression d’aucune sorte ne soit faite sur les collègues, et que nous serons très vigilants sur une dérive autoritaire, qui se traduit dans beaucoup de circonscriptions par des remontrances, des sanctions,… Un texte d’un inspecteur, qui prône un changement dans la façon d’inspecter et les rapports avec les collègues, est remis aux deux inspecteurs.

5) Les parents d’élèves et la municipalité.
La municipalité de Champigny réaffirme son choix de ne pas appliquer le service minimum.
Il est demandé aux inspecteurs ce qu’ils feront des états de grève. Aucune remontée nominative ne sortira des Inspections, ils s’y sont engagés.
Les difficultés de la mise en place des activités d’aide personnalisée après l’école sont ressorties ; la commune propose déjà beaucoup d’activités et dénonce les problèmes d’un tel chantier et du manque de moyens qui est criant.
Les parents d’élèves dénoncent les « réformes » en cours pour leur précipitation, leur manque de concertation et leur orientation. Ils n’ont pas été consultés sur quoi que ce soit. Ils réaffirment leur soutien aux collègues et, bien que pas d’accord sur tous les points avec eux, seront présents pour défendre l’Ecole.

6) Ressenti.
A notre arrivée, les inspecteurs ont tenté le rapport de force en nous signifiant que ce n’étaient pas les bonnes personnes qui se présentaient devant eux (ils attendaient « les syndicats », pas des parents d’élèves et des collègues.). Nous leur avons rappelé que cette réunion devait refléter l’état des circonscriptions et que la grande salle pouvait tous nous accueillir.
Enfin, d’un entretien qui a débuté sur un discours très institutionnel des inspecteurs, qui essayaient de nous « vendre » leur texte, nous avons senti que les arguments leur ont manqué et que leurs épaules se sont baissées face à ce que nous pouvions leur dire. Un sentiment d’être plus entendu par l’institution, à qui nous avons appris des choses (notamment sur les propos du ministre concernant « Base-élèves »)… A suivre.

Les inspecteurs ont pris note et nous leur avons demandé de faire remonter à l’Inspection académique.

CR ENTREVUE IEN SEPT 2008