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Collège Timbaud, bobigny, en lutte pour le départ de leur cheffe d’établissement
Article publié le 18 janvier 2016

Lettre ouverte des parents d’élèves et des enseignants du collège Jean-Pierre Timbaud de Bobigny

https://collegejptbobigny.wordpress.com/

Ce vendredi encore et ce pour le neuvième jour, le collège Jean-Pierre Timbaud de Bobigny n’a pas accueilli ses élèves.

Nous, parents et professeurs, nous sommes rendus au Rectorat ce vendredi matin pour nous informer de l’avancement du traitement du dossier. En effet, nous n’avons toujours pas obtenu de réponse claire concernant le départ de Madame La Principale dans sa fonction de chef d’établissement du collège Jean-Pierre Timbaud.

Monsieur le DASEN adjoint s’est déplacé dans notre établissement pour nous informer de la poursuite de l’enquête administrative, mais il n’a pu s’engager pour Madame la Rectrice. C’est pour cette raison que les parents et professeurs souhaitaient être entendus directement par les services de Madame la Rectrice, qui n’ont daigné les recevoir.

Nous sommes conscients de la nécessité de mener une enquête administrative en bonne et due forme. Cependant, les services du rectorat ne méconnaissent pas le fait que nous sommes dans l’impossibilité de reprendre les cours dans de telles conditions. Le Rectorat refuse de s’engager dans le choix qui nous permettrait de reprendre les cours dans un climat apaisé, à savoir nous donner l’assurance que le chef d’établissement ne reviendra pas et ce indépendamment du temps nécessaire au temps de l’enquête et de ses conséquences.

Devant la gravité des faits, nous nous interrogeons sur l’intérêt porté par le Rectorat quant à la mission de service public pour un établissement du 93. En effet, depuis dix-huit mois les professeurs ne cessent de signaler à leur hiérarchie les nombreux dysfonctionnements mais ils n’ont malheureusement jamais eu gain de cause. La dynamique de l’établissement a été mise à mal : les professeurs demandent leur mutation, il n’y a désormais plus de voyages scolaires, beaucoup de projets ont cessé.

Les lenteurs administratives auraient-elles été les mêmes si les élèves étaient des fils et filles de médecin, d’avocat, de juriste ou de ministre ? Ces parents toléreraient-ils que leurs enfants restent sous la responsabilité d’un Chef d’établissement qui leur ordonne de se mettre à quatre pattes pour ramasser des papiers ? Toléreraient-ils également que le chef d’établissement enjoigne les élèves à quitter l’établissement alors qu’ils étaient censés rester au collège ? Le Rectorat de Créteil traiterait-il de la même façon un cas similaire dans un collège de centre ville du Raincy ? Le Rectorat de Paris traiterait-il de la même manière les élèves, les parents et les professeurs d’un collège du seizième arrondissement de Paris ?

L’Éducation Nationale, par sa réforme du collège, se vante de combattre les inégalités sociales mais elle est loin de se préoccuper du sort des élèves de Bobigny. Neuf jours que les parents et les professeurs se mobilisent, neuf jours que les élèves sont privés de cours, neuf jours que nous sommes confrontés au mutisme de notre administration. Combien de temps encore devrons-nous attendre pour qu’enfin nous puissions exercer nos missions ? Combien de temps encore pour retrouver le plaisir et l’épanouissement que nous éprouvions auparavant ? Combien de temps les élèves devront-ils perdre ? Combien de temps les parents sacrifieront-ils pour retrouver la confiance en l’institution ? Combien de temps les parents devront-ils se battre pour obtenir un service qui leur est dû ?