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Déclaration à l’ouverture du mouvement inter
Article publié le 20 janvier 2015

2015-01-19

Concernant le mouvement inter 2015, la campagne de cette année permettra-t-elle davantage que les années précédentes de donner satisfaction aux collègues qui ont souhaité bénéficier de leur droit à mutation ? Nous avons constaté une forte poussée du nombre de candidats à mutation. Nous en avons dénombré 3681 contre 3105 l’an dernier, ce qui correspond à une augmentation de 18,55%. On retrouve presque le niveau de 2009. Quelles sont les significations de cette poussée ?
C’est d’abord un effet mécanique dû au nombre très élevé cette année de stagiaires dans notre académie ; Nous en avons dénombré 1229 contre 807 l’année dernière, soit une augmentation de 52%. Ils représentaient le ¼ des candidats à mutation l’an dernier, ils en représentent cette fois le 1/3.
Mais, et c’est la véritable originalité de cette campagne 2015, nous avons aussi noté une poussée du nombre de participants non obligatoires, quoique dans des proportions moindres. Les titulaires étaient au nombre de 2298 l’an passé, ils sont 2452 cette année, ce qui représente une évolution de + 6,7%. Comment expliquer cette évolution, quelles sont les perspectives pour ces collègues ?
Nous craignons qu’elles ne soient pas très bonnes. Cette évolution est selon nous à mettre sur le compte de la politique du ministère concernant les effets sur le mouvement de la réforme de l’éducation prioritaire.
En effet, parmi les collègues jouant des bonifications APV, ceux comptabilisent 5 ou 8 années et plus en éducation prioritaire sont stables : au nombre de 570, ils représentent 15,5% des candidats à mutation, contre 16,8 l’an passé. Parmi ceux-ci d’ailleurs, combien pourraient perdre ces points acquis à l’issue de la période de transition mise en place par le ministère ? Par contre, on a noté un nombre élevé de collègues participant au mouvement qui sont en poste dans l’éducation prioritaire depuis 1 à 4 ans : ils sont 694 dans cette situation, et représentent donc à eux seul-e-s 28% des candidats à mutation non obligatoire ! C’est un chiffre considérable.
Il ne faut pas en douter, ces collègues ne comptaient pas muter pour l’essentiel avant que le ministère ne dévoile la phase de transition mise en œuvre dans le cadre de la réforme de l’éducation prioritaire. Nous l’avions craint, nous l’avons dénoncé, ces chiffres nous donnent malheureusement raison. Il est évident que la plupart de ces collègues vont échouer dans leur projet de mutation, en particulier ceux qui n’ont qu’1 ou 2 ans d’ancienneté en éducation prioritaire, les autres ont un peu plus de chance. A l’arrivée, le résultat est connu d’avance : beaucoup d’insatisfaction pour la plupart, du découragement et une désorganisation des équipes enseignantes au sein de l’éducation prioritaire dont les établissements qui la composent ont besoin de stabilité. Et une cause supplémentaire qui va jouer dans le sens d’une poursuite de l’inflation des barres.

En effet, alors qu’une demande de mutation sur trois repose, au moins en partie, sur un rapprochement de conjoints (1245, soit 33,8 %, contre 1069 soit 34,4% l’an passé), le ministère n’a pas revu certaines des innovations de l’an passé, justifiées sur le fond sans doute, mais qui pèsent trop lourdement sur la tendance à l’inflation des barres d’entrées académiques qui a marqué le mouvement l’an dernier : en effet, sur l’ensemble des situations concernées par une bonification familiale, une sur deux va bénéficier des 200 points supplémentaires accordés en cas d’académie non limitrophe.
En conséquence, il y a fort à parier que l’inflation des barres va se poursuivre, on sait qu’elle ne va pas de pair avec la satisfaction du droit à mutation pour le plus grand nombre.
Dans ce contexte, certaines bonifications paraissent à nouveau dérisoires, c’est par exemple le cas des TZR stabilisés. 0,5% des demandes de mutations sont concernés par cette bonification, au niveau de l’inter la bonification pour remplacement mériterait d’être renforcée. La situation montre qu’il n’y a aucune reconnaissance du remplacement, ce qui nous semble anormal étant donné les difficultés d’exercice de nombre de ces collègues.
De même, parmi les nombreux stagiaires ne demandant pas à rester sur Créteil, combien obtiendront satisfaction ? Cette situation rappelle les tensions du début d’année concernant les affectations des stagiaires. Rappelons que le ministère s’est engagé à ce que l’an prochain, les stagiaires fassent leur année de stage dans leur académie d’origine.
Un mot enfin sur les priorités handicap qui n’ont pas été obtenues pour cette campagne de l’inter, et qui continuent de soulever des interrogations : quand une priorité handicap obtenue pour l’intra 2014 ne permet pas d’éviter une affectation sur 4, puis 3 établissements, alors nous continuons de regretter que cette bonification n’ait pas été accordée pour l’inter 2015.
Nos craintes pour le mouvement sont donc réelles : plus de candidats, mais aussi plus d’insatisfaction à attendre, instabilité, manque de postes enfin, autant de causes qui vont invalider les perspectives de mutations de nos collègues.
Le budget de l’état pour 2015 voté le 18 novembre prévoyait une hausse de 2,4% du budget de l’éducation, soit 9 400 créations de poste. L’éducation, conformément au programme de Hollande, serait donc non seulement épargnée par la purge actuelle, mais grassement favorisée. Le détail des créations de postes montre qu’il s’agit pourtant bel et bien d’un trompe l’œil pour plusieurs raisons :
les 5061 créations de postes d’enseignant ne couvriront pas la hausse démographique et donc l’augmentation du nombre d’enfants scolarisé ;
ces créations de postes comprennent les mi-temps réservés aux stagiaires ;
ces créations de postes vont servir à financer la pondération mise en place dans les REP+.
Loin de recréer les 80 000 postes supprimer lors du précédent quinquennat, le gouvernement poursuit dans la même logique. Pour le second degré par exemple il faudrait créer 27 140 postes d’enseignants pour revenir au niveau de 2007, et sans tenir compte de la hausse démographique. Et comme bien souvent, la situation est pire qu’ailleurs dans l’académie de Créteil :
dans le premier degré les 448 emplois créés correspondent à une augmentation de 1,8% des emplois. Dans le même temps, les effectifs devraient augmenter de 2,25% selon le ministère.
dans le second degré les 398 emploi créés correspondent à une augmentation de 1,38% des emplois. Dans le même temps les effectifs devraient augmenter de 1,56% selon le ministère.
Les DHG et le carte scolaire seront connues dans quelques semaines, mais il n’y a pas d’illusion à se faire : hausse du nombre d’élèves par classe, disparition des dispositifs dans les établissements qui ne sont pas REP, conditions de travail qui se dégradent, voilà ce qui nous attend !
Dans la suites des luttes des mois de novembre/décembre dernier pour l’éducation prioritaire, dans la suite des luttes pour nos conditions de travail et les conditions d’étude des élèves, des AG sont déjà prévues : de ville (comme à Saint-Denis, Aubervilliers...), des établissements en luttes fin janvier (appelée par la coordination). D’autres académie sont dans la même situation et organisent également la riposte. SUD appelle tous les collègues à organiser et à participer à ces AG, et à préparer une réaction syndicale forte et unitaire aux annonces à venir. Dans ces perspectives, avec des mots d’ordre syndicaux que nous voulons unifiants, nous serons en grève le 3 février pour construire le mouvement qui permettra de gagner sur les revendications.


Dans le cadre de l’EN, nous exigeons :

Le retrait des projets inacceptables du ministère, concernant la réforme des rythmes scolaires.
Nous revendiquons une baisse des effectifs par classe à tous les niveaux pour améliorer les conditions de travail et d’étude,
Une vraie politique d’éducation prioritaire, qui ne se restreigne pas à un nombre extrêmement réduit d’établissements, et qui permette de créer des postes et d’améliorer les conditions d’études des élèves en généralisant la décharge de service réservée aux « réseaux les plus difficiles .
Une carte scolaire garantissant la mixité sociale,
La gratuité réelle de la maternelle à l’université : l’argent public doit être réservé à l’école publique…
Une baisse significative du temps de travail, qui serait d’ailleurs un outil de fluidité du mouvement et un levier pour la création de postes.

Avec toute la Fonction Publique, dans le cadre de notre union syndicale Solidaires, nous revendiquons :

La fin des politiques d’austérité, l’annulation des exonérations de cotisations sociales des employeurs,
La titularisation sans condition de tous les personnels précaires et l’arrêt du recrutement de précaires,
La création d’emplois publics à la hauteur des besoins,
Des augmentations de salaires pour tous et toutes.