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Déclaration de SUD Education Créteil au CDEN 93 d’octobre 2013
Article publié le 8 octobre 2013

-* Déclaration de SUD Education

  • CDEN de la Seine-Saint-Denis du 7 octobre 2013
  • On cherche « la priorité à l’éducation » en Seine-Saint-Denis

Le ministre parle de priorité à l’Education mais on ne la voit pas en Seine-Saint-Denis.

Notre département continue de subir les conséquences de la politique gouvernementale d’austérité. Ce CDEN est l’occasion d’un bilan de rentrée et de rappeler nos exigences pour les élèves et les personnels.
- Avec 150 postes en plus pour le 1er degré et 80 dans les collèges on est loin de combler les suppressions alors que l’augmentation des effectifs se poursuit avec cette année +1743 écoliers et 1400 collégiens. Les moyens de surveillance ont été amputés de 76 postes en juin. Les conséquences sont sensibles dès à présents.
- Le déficit de recrutement conduit à un dépassement des seuils historique du 93. C’est le cas pour la 1ere fois dans le 1er degré dans 80 écoles. Il en est de même dans bien des collèges même ceux classés Zep éclair ou « sensibles ». Les classes non francophones et des Ulis débordent. Malgré l’ouverture improvisée de 15 classes de seconde il y avait encore 200 élèves non affectés à la rentrée. Résultat, dans la plupart des lycées les capacités maximales sont atteintes avec des classes à 30/35 en lycée général. Les dispositifs d’aide aux élèves sont de nouveaux les premiers touchés par cette situation.
- Pour tenter de faire face on recourt comme d’habitude à la précarité. La question du remplacement dans le 1er degré a été en apparence réglée par le recours à 350 contractuels. De même on recrée par exemple dans le second degré 600 contrats CUI de droit privé ultra précaire sous-payés et débauchables à tout moment. Nous devons détenir le record national d’emplois précaires et de stagiaires qui commencent le métier dans des conditions toujours aussi difficiles que sous la droite.
- Les réformes en cours et à venir ne nous rassurent guère que ce soit la mise en place des conseils de cycles école–collège ou les prémices de la reforme du collège et de l’éducation prioritaire et des programmes du 1er degré. Dans ces deux cas les « consultations » annoncées par le ministre ne dénotent pas de ce que les personnels ont connu par le passé : une caricature ne serait-ce que par le temps imparti (2 X 3h pour programmes du 1er degré et ½ journée pour l’éducation prioritaire).

Le bilan de la réforme phare de M. Peillon, celle des rythmes scolaires dans le 1er degré est catastrophique bien qu’il ose prétendre sur France Info le jeudi 3 octobre :
« C’est un très grand progrès. Dans 95% des cas, ça marche très bien. Les enfants, les parents, les professeurs sont contents… »
Or ironie du sort, le même jour 95% d’enseignants « contents » étaient en grève à Aubervilliers contre cette réforme !

Bien sûr des sommets sont atteints sur Aubervilliers. L’alternance des TAP sur des écoles A et B divisent les fratries, déstabilisent les enfants qui ne finissent plus à la même heure tous les jours. Comme partout le temps de présence est en fait allongé mais les APC et le périscolaire sur les mêmes créneaux rendent les cours de recréation souvent inutilisables à partir de 14h30 avec une nuisance sonore impropres aux apprentissages.

Dans les 5 communes du 93 qui appliquent la « réforme », on observe aussi une grande désorganisation qui varie à l’intérieur d’une même commune suivant les écoles.
La prise en charge des élèves est chaotique à cause d’animateurs en nombre insuffisant, sous statut précaire, parfois très peu qualifiés et aussi faute de locaux adaptés.
D’ores et déjà ce que nous disions aussi sur la fatigue des élèves est relevé par les collègues mais aussi par des parents.

Quant aux enseignants, ils sont chassés de leur salle de classe et ne savent plus où corriger et recevoir les parents.
En outre, ils sont déjà exténués car ils n’ont plus la coupure salvatrice du mercredi matin entraînant ainsi une augmentation de leur amplitude de travail.
Cette fatigue des enseignants ne sera pas non plus sans conséquence sur les remplacements en cas de maladie et sur l’attractivité du métier en général.

Par conséquent, SUD Education demande la suspension immédiate de la réforme dans les communes qui l’appliquent, l’abrogation du décret sur les rythmes et des mesures d’urgence pour l’Ecole !

Les responsabilités de l’Etat n’exonèrent pas le Conseil Général des siennes.

- C’est l’art du trompe-l’œil qui préside une fois de plus à la présentation de la dotation de fonctionnement des collèges présentée à ce CDEN. Vous ne revenez pas sur la baisse de ces dernières années et notamment les 6,4 % de l’an dernier ; pour l’exercice 2014 la hausse de 3% que vous affichez correspond en fait à l’augmentation de 1400 collégiens cette année ; encore n’est-elle obtenue que par l’intégration d’une partie des crédits complémentaires dans la dotation initiale et par l’abondement pour le fonctionnement des nouveau collèges. Vous demandez encore des efforts supplémentaires aux établissements sur la viabilisation en anticipant une baisse de 15% des dépenses de gaz… sans doute faut il souhaiter que le réchauffement climatique s’accélère pour qu’on ne grelotte pas dans la classe cet hiver ! Il n’y a aura donc pas d’amélioration des moyens alloués aux collèges cette année encore.
- L’ouverture de 5 nouveaux collèges dans le 93 à la rentrée 2014 va absorber une part importante des dotations complémentaires. Nous ne reviendrons pas en détail sur notre hostilité au PPP qui va augmenter la facture pour les contribuables du département. Mais il faut d’ores et déjà remarquer que ces ouvertures ne seront pas suffisantes vu les augmentations d’effectifs notamment à St-Denis alors que d’autres communes comme Bondy attendent toujours un collège supplémentaire ou une resectorisation comme le collège Jean Zay dans cette commune.
- Le recrutement et les conditions de travail des personnels ATTEE posent aussi de nombreux problèmes.
Dans l’équipe mobile de remplacement (EMR), il manque cruellement d’agents pour remplacer les absences. A ce propos, nous avons envoyé en juin 2012 avec Sud Collectivité Territoriale un courrier resté sans réponse à ce jour. Nous tenons à votre disposition une copie. Il s’agit d’un protocole de remplacement qui nous semble acceptable dans le respect des personnels.
Les postes aménagés : à l’heure actuelle lorsqu’il y a un poste aménagé, les tâches pénibles sont redistribuées à ses collègues. Ce n’est pas acceptable. Il faut un personnel en supplément pour chaque poste aménagé.
La surcharge de travail est réelle, il y a trop de surface par agent. On ne connaît pas le nombre de contrats aidés. Nous refusons que le Conseil Général fasse appel à des contrats aidés pour faire le travail des ATTEE. Nous exigeons la titularisation de tous les précaires.

SUD Education revendique un plan d’urgence pour la Seine-Saint-Denis. C’est environ 2000 postes qui devraient être recréés dans le 1er degré et le 2nd degré.
C’est ce que nous avons réaffirmé le 19 septembre par la grève et la manifestation au ministère.

Nous ne comptons pas en rester là et nous continuerons à travailler dans l’unité à une mobilisation d’ampleur des personnels pour une autre politique scolaire de l’Etat et du Conseil Général dans notre département.