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Déclaration de Sud éducation Créteil au CTA du 12 mars
Article publié le 12 mars 2012

Déclaration de Sud éducation Créteil CTA 12 mars 2012

Pas plus que les enseignants, les personnels administratifs ne sont épargnés par les suppressions massives de postes opérées par le MEN.

400 emplois d’administratifs seront supprimés en 2012 au niveau national, 16 postes en moins sur l’académie de Créteil au titre de la RGPP.

Ces suppressions illustrent une fois de plus la situation catastrophique dans laquelle s’enfonce un peu plus chaque année le service public d’éducation.

Situation que Sud éducation ne cesse de dénoncer.

Les conséquences de ces suppressions, nous les connaissons : dégradation des conditions de travail, alourdissement et multiplication des tâches pour les agents, recours aux emplois précaires pour assurer des missions de service public et précarisation des personnels.

Concernant les postes de personnels « santé/ sociaux », nous ne pouvons nous satisfaire du statut quo proposé, qui ne prend évidemment pas en compte l’augmentation du nombre d’élèves dans le 1er et le 2nd degré et ne correspond pas, dans un contexte socio-économique toujours plus dégradé, aux réalités socio-économiques auxquelles sont confrontées les familles, ni aux besoins des élèves de notre académie.

De plus, cette absence de politique de recrutement des personnels explique le peu d’attractivité de ces professions à l’éducation nationale, parce qu’elles ne correspondent pas aux exigences professionnelles des personnels sociaux et de santé en matière de condition de travail et de revalorisation des salaires (les infirmières de l’éducation nationale attendent toujours leur reclassement en catégorie A et des perspectives de carrière commune aux 3 fonctions publiques).

Nous tenons également à souligner que ces dégradations en matière d’emploi, de conditions de travail et de rémunération des personnels administratifs et santé sociaux pénalisent particulièrement les femmes qui représentent 85,5% des effectifs dans le secteur des emplois administratifs et 96,2 % dans la filière sociale et de santé. C’est un facteur d’inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes à l’éducation nationale.

Dans le cadre que je viens d’évoquer, nous ne sommes pas étonné-e- s de la nouvelle organisation académique qui subordonne les inspecteurs et inspectrices d’Académie aux recteurs et rectrices, avec la création de services départementaux ou multi-départementaux mutualisateurs. Cette orientation organisationnelle n’est que le pendant dans l’Education nationale de la Réforme Administrative Territoriale de l’Etat (RATE).

Nous nous inquiétons cependant de ces conséquences en matière d’emploi, en matière de subordination des missions spécifiques de l’Education nationale à une politique de réduction des budgets, à une orientation gouvernementale de casse du service public, loin des discours hypocrites sur l’autonomie des acteurs et actrices de terrain, sur l’expertise et la responsabilité accrue des décideur-e-s locaux.
L’autonomie est brandie comme l’argument de la casse du droit à jouir pour toutes et tous de la même qualité de service public sur l’ensemble du territoire national.

Ainsi, la modification du statut des personnels de direction institutionnalise ce que notre Union Syndicale Solidaires Fonctions Publiques a toujours dénoncé : l’individualisation des carrières, du parcours professionnel et de la rémunération des agents et agentes. Cette modification attaque frontalement un principe fondamental du statut de la fonction publique en voulant faire coïncider des éléments du grade et de l’emploi occupé. Valoriser la prise en compte de l’entretien professionnel dans la promotion, la mutation, la rémunération, par le biais de la part résultats de l’indemnité de fonction, revient à affirmer, au sein de notre ministère, la promotion du carriérisme et de la vénalité d’agents en responsabilité particulière.

Pour qui les prend-on ?

La création de cette part « résultats » de la rémunération, pendant de la Prime de
Performance et de Résultats (PFR) privilégiée pour les corps administratifs ciblés par la réforme des Directions Départementales Interministérielles, nous montre bien le changement d’époque : les acteurs de l’école, comme d’autres, deviennent des gestionnaires de leur carrière.

Nous considérons qu’il s’agit d’un jeu de dupes, où la majorité des personnels voit sa rémunération stagner, et est rendue responsable de cette stagnation, tandis que quelques personnels choisi-e-s auront promotions et avancement.

Dans un contexte de restriction des moyens, nous sommes consternés par ces promesses des gratifications en matière de rémunérations, prises à certains sur une enveloppe fermée. Cela illustre la médiocrité éthique de ce gouvernement qui promeut et promet de récompenser l’intérêt particulier de chefs d’établissements scolaires, plutôt que le seul service rendu à l’intérêt général.

Nous rappelons que nous sommes toujours opposés aux modalités d’évaluation-notation des personnels administratifs, ouvriers, de santé et du social et que nous demandons qu’elles soient abandonnées !

Pour finir, des points d’actualité :

Jeudi 15 mars, jour du CTM où le projet de réforme de l’évaluation des enseignants, auquel nous sommes opposés et pour lequel nous considérons qu’il n’y a rien à négocier, sera à nouveau à l’ordre du jour, alors que la majorité des organisations syndicales y sont opposées. Les personnels du 1er degré 94 seront en grève contre les mesures de carte scolaire qui touchent leur département. Ils s’opposent aux 66 fermetures de classes et 59 fermetures de postes de RASED, CLAD, soutien lecture en ZEP… Mesures auxquelles se sont opposées les représentants du personnel au CTSD du 7 février, refusant de s’associer à cette gestion de la pénurie en choisissant des suppressions de postes.

Les personnels du 2nd degré du 93 seront également en grève ; ils demandent l’annulation des suppressions de postes et un plan de rattrapage pour la Seine-Saint-Denis comprenant :

- la restitution des heures et des postes,

- l’ouverture des classes et sections nécessaires en collège, LGT et LP,

- la restitution des heures professionnelles dues,

- le retour aux seuils d’effectifs issus de la grève de 1998 (25 en collège non-classé, 24 en ZEP, 23 en zone sensible),

- des assistants d’éducation, des CPE, des personnels périscolaires en nombre suffisant et le réemploi de tous les personnels CUI,

- l’abandon des fusions d’établissements.

Nous demandons que les revendications des collègues soient entendues et satisfaites et que soit abandonnée la politique de casse du service public d’éducation.