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Déclaration liminaire CDEN Jeudi 18 avril 2013
Article publié le 19 avril 2013

Rythmes scolaires, mesures de rentrée, nous voulons une autre politique dans le département !

La rentrée 2013 devait annoncer des changements, on sait à présent qu’ils seront bien minces au regard des besoins des élèves et des attentes des personnels.

Les mesures annoncées pour notre département à ce CDEN n’y font pas exception.

Pourtant la situation et les difficultés de notre département largement enfoncé par les suppressions de postes des 5 dernières années mériteraient mieux que quelques mesurettes destinées à masquer l’indigence des propositions ministérielles en matière d’éducation.
Pire certaines mesures vont aggraver les conditions d’enseignement pour les élèves, désorganiser les écoles et dégrader les conditions de travail pour les enseignants.

C’est le cas de l’actuelle réforme des rythmes scolaires qui a été rejetée par les personnels lors des grèves du 12 février et du 28 mars mais aussi par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) et le Comité Technique Ministériel (CTM) où aucune organisation syndicale n’a voté pour. Les dispositions relatives à l’application de la réforme ont été retoquées au CCEN du 11 janvier par l’association des maires de France (AMF) et largement critiquées ensuite par les fédérations de parents (abstention de la FCPE au CSE du 09/01).Les personnels doivent à leur mobilisation que cette réforme ne soit finalement mise en place que dans 5 villes de notre département à la rentrée 2013.

5 sur 40 c’est bien peu et c’est aussi un large désaveu des municipalités de ce département face à la précipitation du ministre à conduire une réforme qui nécessiterait du temps et de la concertation et aurait dû se faire en corrélation avec les contenus des apprentissages.

Pour les villes où elle va être mise en place, le passage se fait en force, par des municipalités guidées par des intérêts purement politiciens, contre l’avis des personnels et des conseils d’école aux détriments des élèves, de leur famille et des enseignant-es.
Dans une ville comme à Aubervilliers, les conseils d’école se sont unanimement prononcés soit pour une demande de report à 2014 soit contre la réforme elle -même.

On voit bien que cette possibilité de consultation des conseils d’école prévue par le décret ressemble à une mascarade destinée à occuper les enseignant-es et les parents d’élèves quand les municipalités ont d’autres desseins, celui notamment de réduire au maximum le coût de la réforme. On est loin d’une réelle volonté de modifier et d’améliorer les temps d’apprentissage et l’encadrement éducatif des élèves.

Pour SUD Education, cette loi de refondation de l ‘école s’intéresse moins à l’amélioration de l’école qu’à la territorialisation du service public. L’enjeu fondamental de la réforme des rythmes scolaires, c’est la contractualisation locale qui va aggraver les inégalités entre les élèves des communes qui disposeront des ressources budgétaires et humaines pour proposer des activités variées aux enfants et ceux des communes moins favorisées les plus nombreuses en Seine Saint Denis, qui n’assureront que de la garderie.

En ce qui concerne l’ouverture des classes de 2 ans, elles sont loin d’être suffisantes au regard de la chute du taux de scolarisation de cette classe d’âge de 30% à 0, 3% ce qui est bien en deçà de la moyenne nationale de 12%.

Malheureusement dans cette répartition annoncée, on est loin de la création du nombre de classes nécessaire pour une réelle politique de scolarisation des enfants de 2 ans avec les conditions nécessaires à la réussite scolaire des enfants dans les milieux défavorisés. De plus ces ouvertures soumises à projet, nient les besoins objectifs de prévention et d’accompagnement liés aux difficultés sociales des populations ; penser qu’il est possible de scolariser une moyenne de 24 élèves de moins de 3 ans par classe, c’est nier la spécificité de la TPS.

Par ailleurs, combien des 350 emplois d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) supplémentaires annoncé nationalement seront-ils implantés à la rentrée de septembre 2013 dans notre département et sous quel statut ?

Enfin cerise sur le gâteau, le glissement des 29 postes de dynamiques pédagogiques sur le dispositif « plus de maitres que de classe » annoncés comme des implantations de postes alors qu’ils existent déjà.

Nous rappelons au passage que 13 postes de dynamiques pédagogiques ont été supprimés à la rentrée 2011-2012 et qu’ils étaient au nombre de 40 en 98.

Depuis les effectifs d’élèves et leurs difficultés ont largement augmentés.

Ces moyens comme ceux des TPS sont soumis à projet et non pas corrélés aux besoins réels des écoles. Nous sommes opposés à la soumission des moyens à projet et à postes à profil amenés à se multiplier au détriment de l’égalité entre les écoles du département et d’une clarté dans la gestion des attributions.

Sud éducation refuse que l’intérêt des enfants et les conditions de travail des personnels passent au second plan.

Notre département a besoin de mesures d’urgence :

- un nombre de postes nécessaires pour ouvrir des classes,

- le maintien les seuils et la diminution d’élève par classe

- des postes suffisants pour assurer les remplacements toute l’année, dédoubler les classes, aider les élèves les plus fragiles et les plus en difficultés,

- L’ouvertures de classes de TPS dans toutes les ZEP selon les besoins des quartiers et non selon les projets.

- Une politique de prévention : créations de postes d’infirmières, d’assistantes sociales, de RASED à la hauteur des besoins réels.

- Une Politique d’aide aux projets : Les budgets d’aide ont disparu en terme de financement d’état, y compris dans les ZEP, ce qui est une source de grandes inégalités entre les différentes communes du département. Fournitures scolaires, classes transplantées, financement des projets : d’une commune à l’autre, les conditions réelles de financement de l’école sont source d’inégalités qui ne sont pas compensées.

Nous attendons des engagements du DSDEN dans les communes qui appliqueront la reforme :

- Pour qu’il ne cautionne pas des projets dérogatoires d’organisation du temps scolaire

* qui n’auraient pas reçu l’accord majoritaire des enseignants et des parents dans les conseils d’école comme à Aubervilliers, Bondy ….

* qui institueraient des organisations différentes (écoles A et B) sur une même ville.

- Pour que les animations pédagogiques soient sur des mercredis matin vaqués.

- Pour que la situation des ZIL dont les communes ont fait des choix différents ne s’aggrave pas encore.

A ce sujet, nous souhaitons avoir des réponses claires sur comment vous comptez organiser le service des ZIL dans les communes qui ont fait ces choix, mais aussi des brigades départementales qui interviendront sur des bassins avec des villes à 4 jours et demi.

Pour SUD il ne peut y avoir de réforme des rythmes sans abroger le décret actuel. Il faut aussi revenir sur les contre-réformes Darcos-Chatel (programme de2008, base-élèves, socle commun...) et lancer un véritable plan d’urgence dans le 93 !

Pour que l’école redevienne un lieu où les élèves puissent apprendre, se construire et s’épanouir.