Le camouflet des municipales aurait dû conduire le gouvernement
socialiste à tourner le dos à sa politique libérale pour commencer à
répondre aux besoins des salariés, des jeunes des retraités et des
chomeur-euses. C’est l’inverse qui se produit. La politique annoncée
par Manuel Valls confirme l’objectif de 50 milliards d’euros
d’économies. Mais le pacte « de responsabilité » exonère
toujours le patronat du paiement de plus 35 milliards d’euros
(cotisations sociales de la branche famille; crédit impôt
compétitivité…) auxquels s’ajoute maintenant la disparition de ses
cotisations sur le Smic ! Ce sont les catégories populaires qui
paieront l’addition avec des restrictions sur le budget de l’Etat (18
M), des collectivités territoriales (11M) et de l’assurance maladie (10
M).
La nomination à l’éducation nationale de Benoit Hamont en lieu et place
de Vincent Peillon ne nous met absolument pas à l’abri. Comme
l’ensemble de la Fonction Publique, nous sommes touchés par la
politique d’austérité, ce qui motive notre appel à la grève unitaire du
15 mai prochain.
En effet sans mobilisation, les salaires resteront bloqués
opportunément jusqu’à la veille des présidentielles de 2017, la baisse
du salaire réel entamée il y 4 ans avec le gel du point d’indice
s’amplifiera.
La politique de multiplication des contrats précaires concerne
pleinement l’Education, la réforme des statuts dans le second degré ne
réduit en rien le travail, maintient le flou actuel sur « les
missions liées » et l’inégalité des pondérations avec les
collègues de la voie professionnelle. Les annonces du ministre le 25
avril sur les rythmes sur lesquelles nous reviendrons sont très
inquiétantes.
Enfin on le verra dans notre département les créations de postes sont
bien en deçà des besoins.
Des
créations de postes bien loin des besoins.
- Dans le 1er degré, 147 postes, voilà tout ce qu'accorde le
gouvernement à sa « première priorité », l'école primaire, dans le 93.
Ils sont à comparer à votre estimation de 2370 élèves en plus. Selon
nous, il y aura donc 125 postes pour suivre les augmentations
d'effectifs (en maintenant le taux d'encadrement actuel) et 22 postes
pour améliorer la situation du département et mettre en place les 6
REP+ qui se rajoutent à moyens constants !
- L’augmentation des remplaçants doit s'élever à 20 postes lorsque
300 seraient nécessaires, le plus de maitres que de classes prévu dans
la loi d’orientation ne concernera réellement que 9 postes, la
poursuite des TPS 10 postes, il s’agit donc au vu des moyens alloués
d’améliorations cosmétiques.
- Dans le second degré vous annoncez dans les collèges 480 heures
d’enseignement en plus soit
- 26 ETP qui devront couvrir aussi l’ouverture des 6 nouveaux
collèges alors que vos prévisions d’effectifs tablent sur 654 élèves
supplémentaires. Les DHG sont donc insuffisantes pour faire face à
l’augmentation de la démographie scolaire à la rentrée 2014 et
pour maintenir les dispositifs d’aide et les projets.
- Dans de nombreux établissements, les postes nécessaires ne sont
pas créés. Cela signifie le recours aux heures supplémentaires qui ne
sont bénéfiques ni aux conditions de travail ni aux conditions
d'apprentissage des élèves, ou compter sur d'éventuels BMP à la rentrée
contribuant à augmenter la précarité dans notre département déjà
sinistré dans ce domaine.
- A cet égard alors que les stagiaires seront en général sur des mi
temps, pourquoi maintenir 212 postes gelés à temps plein pour les
berceaux stagiaires, ce qui va générer plus de postes à complément de
service ou/et plus de précaires !
- Enfin avez-vous depuis le CTSD collège de mars des informations
pour que les collègues en carte scolaires des 5 nouveaux établissements
gardent leurs pts APV et ne soient pas lésés ?
- Même si ils ne sont pas concernés aujourd’hui nous n’oublions pas
la situation des vies scolaires qui évoluent à moyens constants et la
situation des lycées et LP du département car là aussi les prévisions
ne sont pas bonnes : des horaires réglementaires non appliqués
notamment en LP, des créations de postes insuffisantes, des dotations
amputées si la mobilisation des collègues des parents et des lycéens
n’y met pas un terme, comme au LGT Jean Renoir de Bondy après 4
semaines de lutte !
Des
reformes à revoir entièrement
Nous dénonçons à nouveau la mise en place de la réforme de l'éducation
prioritaire pour la rentrée 2014. Dans le département, de nombreuses
écoles demandent depuis des années leur classement ZEP. C’est le cas
notamment à Saint-Denis et à Aubervilliers. Les questions primordiales
des quotités de décharges pour les directeurs-trices, des effectifs par
classe, de la présence d’un RASED conséquent motivent, entre autres,
des collègues d’Aubervilliers et de Saint-Denis à se mettre en grève
pour la seconde fois demain mardi 6 mai pour exiger leur classement ZEP.
Non seulement nous continuons de dénoncer aux côtés de la majorité des
personnels des 6 REP+ , une réforme qui sur le fond entérine les ECLAIR
et l'école du socle, mais nous ne pouvons que déplorer une réforme
faite à moyens constants pris sur les autres établissements et écoles
du département alors que dans certains collèges Rep +, la dotation
baisse
C’est cette situation et plus largement celle des collèges qui a
provoqué une mobilisation à l’appel de Sud dès le 1er trimestre et en
intersyndicale le 4 mars puis le 13 mars.
Nous portons une volonté de réforme bien plus ambitieuse de l’éducation
prioritaire avec notamment un temps de concertation augmenté qui doit
concerner tous les personnels (agents, vie scolaire...) et non
uniquement les personnels enseignants. A minima dans les REP+, nous
vous demandons de préciser comment dans le 1er degré seront prévus les
9 jours de concertation et de nous garantir dans le second degré que la
pondération pour le travail en équipe ne se traduise pas faute de
postes par des heures supplémentaires !
Les
annonces du ministre le 25 avril sur les rythmes sont extrêmement
décevantes.
Réunir sur un après midi les activités périscolaires répond uniquement
aux préoccupations des mairies qui vont selon les mots mêmes du
ministre, pouvoir « mieux organiser les activités périscolaires et
faire des économies d’échelle ». Par contre cela va
automatiquement rallonger la journée des élèves avec la possibilité de
journée de 6h de classe puisqu’il faudra bien rattraper
l’après-midi non travaillé, c'est-à-dire l’inverse des préoccupations
affichées de la reforme Peillon !
Alléger les semaines [de 24 heures de classe] en raccourcissant les
vacances scolaires » va dans le sens d’une annualisation
inacceptable du temps de travail puisque le statut des PE prévoit 24 h
hebdomadaire devant élèves. D’autre part cela laissera les
communes « municipaliser » le calendrier jusque là
national des vacances scolaires pour amputer de près d’une semaine et
demi de classe (36h) les vacances et économiser ainsi ce temps en
centre aéré. Tout cela pour une réduction ridicule (15mn) de la
journée de l’élève !
Ainsi cette réforme des rythmes se révèle comme ce qu’elle est depuis
le début un outil de la territorialisation de l’école et des
statuts ; elle n'améliore en rien les conditions d'apprentissages
et de réussite des élèves et s’intéresse plus au périscolaire qu’à une
vraie réforme du temps scolaire.
SUD éducation est persuadé que
l’abrogation des contre réformes et une politique éducative au service
des personnels et des milieux populaire ne peuvent s’obtenir que par
une lutte collective et déterminée.
Pour
la Seine Saint Denis SUD Education revendique un plan d’urgence ;
c’est 2500 postes qui doivent être crées dans les 1er
et 2nd degrés pour revenir au niveau de 2003.