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Déclaration liminaire de SUD Education au CDEN 93 du 5 mai 2014
Article publié le 13 mai 2014

Le camouflet des municipales aurait dû conduire le gouvernement socialiste à tourner le dos à sa politique libérale pour commencer à répondre aux besoins des salariés, des jeunes des retraités et des chomeur-euses. C’est l’inverse qui se produit. La politique annoncée par Manuel Valls confirme l’objectif de 50 milliards d’euros d’économies. Mais le pacte « de responsabilité » exonère toujours le patronat du paiement de plus 35 milliards d’euros (cotisations sociales de la branche famille; crédit impôt compétitivité…) auxquels s’ajoute maintenant la disparition de ses cotisations sur le Smic ! Ce sont les catégories populaires qui paieront l’addition avec des restrictions sur le budget de l’Etat (18 M), des collectivités territoriales (11M) et de l’assurance maladie (10 M).

La nomination à l’éducation nationale de Benoit Hamont en lieu et place de Vincent Peillon ne nous met absolument pas à l’abri. Comme l’ensemble de la Fonction Publique, nous sommes touchés par la politique d’austérité, ce qui motive notre appel à la grève unitaire du 15 mai prochain.
En effet sans mobilisation, les salaires resteront bloqués opportunément jusqu’à la veille des présidentielles de 2017, la baisse du salaire réel entamée il y 4 ans avec le gel du point d’indice s’amplifiera.
La politique de multiplication des contrats précaires concerne pleinement l’Education, la réforme des statuts dans le second degré ne réduit en rien le travail, maintient le flou actuel sur « les missions liées » et l’inégalité des pondérations avec les collègues de la voie professionnelle. Les annonces du ministre le 25 avril sur les rythmes sur lesquelles nous  reviendrons sont très inquiétantes.
Enfin on le verra dans notre département les créations de postes sont bien en deçà des besoins.

Des créations de postes bien loin des besoins.

  • Dans le 1er degré, 147 postes, voilà tout ce qu'accorde le gouvernement à sa « première priorité », l'école primaire, dans le 93. Ils sont à comparer à votre estimation de 2370 élèves en plus. Selon nous, il y aura donc 125 postes pour suivre les augmentations d'effectifs (en maintenant le taux d'encadrement actuel) et 22 postes pour améliorer la situation du département et mettre en place les 6 REP+ qui se rajoutent à moyens constants !
  • L’augmentation des remplaçants doit s'élever à 20 postes lorsque 300 seraient nécessaires, le plus de maitres que de classes prévu dans la loi d’orientation ne concernera  réellement que 9 postes, la poursuite des TPS 10 postes, il s’agit donc au vu des moyens alloués d’améliorations cosmétiques.
  • Dans le second degré vous annoncez dans les collèges 480 heures d’enseignement en plus soit
  • 26 ETP qui devront couvrir aussi l’ouverture des 6 nouveaux collèges alors que vos prévisions d’effectifs tablent sur 654 élèves supplémentaires. Les DHG sont donc insuffisantes pour faire face à l’augmentation de la démographie scolaire à la rentrée 2014 et pour maintenir les dispositifs d’aide et les projets.
  • Dans de nombreux établissements, les postes nécessaires ne sont pas créés. Cela signifie le recours aux heures supplémentaires qui ne sont bénéfiques ni aux conditions de travail ni aux conditions d'apprentissage des élèves, ou compter sur d'éventuels BMP à la rentrée contribuant à augmenter la précarité dans notre département déjà sinistré dans ce domaine.
  • A cet égard alors que les stagiaires seront en général sur des mi temps, pourquoi maintenir 212 postes gelés à temps plein pour les berceaux stagiaires, ce qui va générer plus de postes à complément de service ou/et plus de précaires !
  • Enfin avez-vous depuis le CTSD collège de mars des informations pour que les collègues en carte scolaires des 5 nouveaux établissements gardent leurs pts APV et ne soient pas lésés ?
  • Même si ils ne sont pas concernés aujourd’hui nous n’oublions pas la situation des vies scolaires qui évoluent à moyens constants et la situation des lycées et LP du département car là aussi les prévisions ne sont pas bonnes : des horaires réglementaires non appliqués notamment en LP, des créations de postes insuffisantes, des dotations amputées si la mobilisation des collègues des parents et des lycéens n’y met pas un terme, comme au LGT Jean Renoir de Bondy après 4 semaines de lutte !

Des reformes à revoir entièrement

Nous dénonçons à nouveau la mise en place de la réforme de l'éducation prioritaire pour la rentrée 2014. Dans le département, de nombreuses écoles demandent depuis des années leur classement ZEP. C’est le cas notamment à Saint-Denis et à Aubervilliers. Les questions primordiales des quotités de décharges pour les directeurs-trices, des effectifs par classe, de la présence d’un RASED conséquent motivent, entre autres, des collègues d’Aubervilliers et de Saint-Denis à se mettre en grève pour la seconde fois demain mardi 6 mai pour exiger leur classement ZEP.

Non seulement nous continuons de dénoncer aux côtés de la majorité des personnels des 6 REP+ , une réforme qui sur le fond entérine les ECLAIR et l'école du socle, mais nous ne pouvons que déplorer une réforme faite à moyens constants pris sur les autres établissements et écoles du département alors que dans certains collèges Rep +, la dotation baisse

C’est cette situation et plus largement celle des collèges qui a provoqué une mobilisation à l’appel de Sud dès le 1er trimestre et en intersyndicale le 4 mars puis le 13 mars.
Nous portons une volonté de réforme bien plus ambitieuse de l’éducation prioritaire avec notamment un temps de concertation augmenté qui doit concerner tous les personnels (agents, vie scolaire...) et non uniquement les personnels enseignants. A minima dans les REP+, nous vous demandons de préciser comment dans le 1er degré seront prévus les 9 jours de concertation et de nous garantir dans le second degré que la pondération  pour le travail en équipe ne se traduise pas faute de postes par des heures supplémentaires !

Les annonces du ministre le 25 avril sur les rythmes sont extrêmement décevantes.

Réunir sur un après midi les activités périscolaires répond uniquement aux préoccupations des mairies qui vont selon les mots mêmes du ministre, pouvoir « mieux organiser les activités périscolaires et faire des économies d’échelle ». Par contre cela va automatiquement rallonger la journée des élèves avec la possibilité de journée de  6h de classe puisqu’il faudra bien rattraper l’après-midi non travaillé, c'est-à-dire l’inverse des préoccupations affichées de la reforme Peillon !

Alléger les semaines [de 24 heures de classe] en raccourcissant les vacances scolaires » va dans le sens d’une annualisation inacceptable du temps de travail puisque le statut des PE prévoit 24 h hebdomadaire devant élèves. D’autre part  cela laissera les communes « municipaliser »  le calendrier jusque là national des vacances scolaires pour amputer de près d’une semaine et demi de classe (36h) les vacances et économiser ainsi ce temps en centre aéré. Tout cela pour une réduction ridicule (15mn)  de la journée de l’élève !

Ainsi cette réforme des rythmes se révèle comme ce qu’elle est depuis le début un outil de la territorialisation de l’école et des statuts ; elle n'améliore en rien les conditions d'apprentissages et de réussite des élèves et s’intéresse plus au périscolaire qu’à une vraie réforme du temps scolaire.

SUD éducation est persuadé que l’abrogation des contre réformes et une politique éducative au service des personnels et des milieux populaire ne peuvent s’obtenir que par une lutte collective et déterminée.

Pour la Seine Saint Denis SUD Education revendique un plan d’urgence ; c’est  2500 postes qui doivent être crées dans  les 1er  et  2nd degrés pour revenir au niveau de 2003.