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Fin des IUFM
Article publié le 6 novembre 2008

A l’image d’un président qui fait une annonce parjour ou presque, le ministre de l’Education Nationale semble lui aussi aspiré par ce tourbillon inflationniste.

En dépit des mouvements de contestations qui accompagnent chacune des ses réformes c’est maintenant l’IUFM qui est la cible de ce destructeur boulimique.

Dans le contexte de rigueur budgétaire liquider les IUFM permet de faire l’économie de 80 000 postes de formateurs. C’est aussi un moyen efficace de récupérer des personnels administratifs et ouvriers qui y
étaient rattachés. Cette logique de réduction drastique des coûts préside désormais à chaque décision qui sacrifie les services publics au nom de l’harmonisation européenne. Il ne s’agit pas pour Sud Education
de porter aux nues les IUFM mais la volonté de démanteler une énième institution, renforce notre sentiment de révolte et nous anime dans le désir de faire le lien entre tous les personnels depuis la maternelle
jusqu’à l’université car il n’est plus à démontrer que les attaques visent le système éducatif dans son intégralité et nécessitent de s’organiser en conséquence.

La menace n’est pas simplement économique, en agissant ainsi Darcos fait un signe aux réactionnaires de tous poils qui réclamaient la peau de cette créature.

Certes l’image des IUFM est écornée. A certains moments ils ont été l’instrument de projets mal inspirés.

L’amalgame charte allègre/pédagogisme triomphant porté par un Philipe Meirieu, aujourd’hui repentant ,anime encore le ressentiment des stagiaires et des enseignants. Il n’en demeure pas moins que
l’acte d’enseigner n’est pas anodin et qu’il requière qu’une institution lui soit dédié.

On ne peut pas d’un côté contester les nouveaux programmes
dans ce qu ‘ils ont de simplistes, les rejeter en utilisant des argumentaires empruntés à la recherche pédagogique ou à la didactique et accepter que les lieux qui ont permis cette réflexion s’éteignent. Pis la disparition des IUFM va parachever la mise en oeuvre programmée d’une école repliée sur des fondamentaux et des pratiques inopérantes notamment sur la difficulté scolaire. Xavier Darcos et ses séides, nostalgiques d’une école de l’excellence qui n’a jamais existé
confondent une tête bien faite et une tête bien pleine. Ils prennent une direction qui nous renvoie aux heures sombres de l’histoire puisque la seule parenthèse dans la formation des enseignants est à mettre
au passif du régime de Vichy.

Par ailleurs, du côté des étudiants, le recrutement à bac+5 avec une formation au métier de l’éducation sous couvert de revalorisation salariale est un leurre.

Certes Sud revendique la titularisation des personnels sans conditions de concours ni de nationalité mais avec un statut. La disparition des concours ouvre lavoie au recrutement local et au renforcement du pouvoir des chefs d’établissement sur ces prérogatives et sans garanties statutaires pour les futurs enseignants .

Le compagnonnage institué par la disparition de la formation
initiale n’est pas la solution pour assurer une entrée optimale dans le métier. Cette conception repose sur l’idée que l’enseignement est une compilation de recettes et la réforme des programmes en assure la cohérence.

Enfin la dérégulation des droits d’inscriptions à l’université avec la mise en oeuvre de la LRU pose une question de fond sur le recrutement des enseignants. Longtemps les carrières enseignantes ont servi d’ascenseur social mais l’augmentation des droits d’inscription et l’allongement de la durée des études pour prétendre à un poste
d’enseignant vont être un frein pour les gens issus
des classes les plus modestes.

Par tous les moyens, la casse sociale est bien organisée, il est plus que temps d’y mettre un coup d’arrêt.

OCTOBRE 2008
iufm 93 OCTOBRE 2008