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Grève au lycée professionnel Théodore Monod de Noisy-le-Sec
Article publié le 14 octobre 2015

Elèves et personnels éducatifs en danger, éducation en péril !
Communiqué de presse du personnel du lycée professionnel Théodore Monod - mardi 13 octobre 2015
Les grévistes (plus de 60) iront au rectorat mercredi 14 octobre.

C’est avec une grande exaspération et un certain sentiment d’impuissance que les enseignants du LP Théodore Monod, ont décidé d’interrompre les cours afin d’être reçus par des représentants du rectorat.

L’équipe pédagogique a maintes fois prouvé son implication et son souci de la réussite de tous les élèves, tant par le montage de projets pédagogiques ambitieux inscrits dans une démarche citoyenne, par une réflexion pédagogique autour d’une évaluation différenciée, qui a notamment abouti à une évaluation par compétences pour les classes de CAP et l’UPE2A, que par la constante amélioration des résultats du lycée. Cela, en plus de l’investissement de tous les personnels administratifs, vie scolaire, ATOSS, médico-social, qui accompagnent les élèves au plus près afin de favoriser la meilleure scolarisation possible.

Ce travail de plusieurs années, a abouti à une « normalisation » des conditions de travail et des résultats du lycée. Mais les violences et les incivilités, qui se sont multipliées depuis la rentrée de septembre montrent que la « normalisation » du climat de travail et des résultats du lycée restent très fragile, et nécessite une vigilance et des moyens constants.

Pourtant, en cette rentrée 2015, alors que les effectifs du lycée ont encore augmenté, les moyens en termes d’encadrement ont baissé, les conséquences s’en faisant immédiatement sentir.

Aujourd’hui, les enseignants du LP Théodore Monod, classé Politique de la ville, ont de plus en plus l’impression de tenir un rôle d’éducateurs spécialisés, mais sans en avoir ni les moyens, ni la formation ; les cours pouvant parfois devenir un simple acte de garderie. La salle de classe ne saurait être résumée à un simple lieu « de socialisation ». D’où ce sentiment d’abandon des personnels comme des élèves du lycée.

Nous faisons face à la détérioration des conditions de travail de l’ensemble de la communauté éducative du lycée. En effet nous subissons des insultes, des attitudes ascolaires et un climat de violence entre les élèves. Dès lors, ces derniers ne bénéficient pas de conditions d’enseignement et de sécurité optimales. Cette situation serait-elle acceptée par les parents d’élèves d’établissements scolaires accueillant un public plus favorisé d’un point de vue socioéconomique ? Notre situation témoignerait-elle d’un enseignement à deux vitesses ? Nos élèves seraient-ils moins importants que les autres ?

Cette année également, fort est de constater que nos élèves subissent de plein fouet la crise économique, tant est que l’assistante sociale a fait part de son inquiétude face à la détérioration d’une situation socioéconomique déjà extrêmement fragile pour nombre d’entre eux.

Cela se traduit entre autres par l’augmentation des violences au sein des murs et aux abords du lycée. En quelques jours, l’une de nos élèves a agressé une autre avec une arme blanche, deux élèves ont été molestées par des jeunes extérieurs au lycée, une autre violentée sur le chemin du retour à son domicile et une autre frappée à l’intérieur du bâtiment.

Nous remarquons que ce sont des jeunes-filles qui ont été majoritairement victimes des violences, ce qui les met dans un climat d’insécurité qui peut largement porter atteinte à leur scolarité. Nous rappelons là encore que « l’école compte parmi ses missions fondamentales celle de garantir l’égalité des chances entre les filles et des garçons » (loi du 10 juillet 2013 pour la refondation de l’école).

Par ailleurs nous nous inquiétons de la sécurité de nos élèves lors de leur trajet entre leur domicile et l’établissement scolaire et souhaitons en alarmer les autorités compétentes.

Nous demandons donc :

  • la création de deux postes supplémentaires d’assistants d’éducation afin d’assurer la sérénité aux abords du lycée et d’animer le foyer des lycéens,
  • la création d’un poste supplémentaire d’assistant pédagogique et de CPE,
  • que des solutions à la mesure de la gravité de ces actes soient prises en cas d’agressions verbales et physiques.

L’ensemble du personnel mobilisé du LP Théodore Monod de Noisy-le-Sec.