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LE MARDI 26 MAI :NOUS SOMMES EN GRÈVE
Article publié le 24 mai 2009

Comme de nombreux collègues l’étaient en octobre, novembre 2008, janvier, mars 2009, nous sommes en grève. Les raisons d’une grève ont rarement été aussi nombreuses :

DANS LE PRIVÉ :VIOLENCE PATRONALE et COMPLICITÉ GOUVERNEMENTALE.

La crise du capitalisme liée à des manœuvres scandaleuses du capitalisme financier (pléonasme !) sert le rideau de fumée pour le patronat. Non seulement les patrons, libéraux pur jus, appellent l’Etat au secours pour prendre en charge leurs dettes (mais sans contrôle), mais en plus ils multiplient les délocalisations, les plans de licenciements etc. Cette violence patronale brise et paupérise des milliers d’ouvriers, leurs familles et les régions concernées.
Ces mêmes patrons ne se privent pas de« parachutes dorés » et autres « retraites chapeaux » qui récompensent leur violence. Que dire des actionnaires qui sont les donneurs d’ordre de telles mesures de récession sociale, et qui bien que oisifs, empochent des dividendes pendant que les ouvriers vont pointer au chômage…

La seule réponse sarkozyenne est de condamner les séquestrations de patrons et les quelques dégâts matériels. L’appel à la moralisation du capitalisme est de l’ordre de la croyance magique.

DANS LE PUBLIC :CYNISME et MENSONGES GOUVERNEMENTAUX

Les attaques contre le service public sont tellement nombreuses que nous contenterons que rappeler celles concernant l’Ecole Publique :

Réorganisation de la semaine scolaire qui aboutit  :

A La suppression du samedi matin, moment privilégié de liaisons Ecoles/familles.

A la mise en place de dispositifs visant à augmenter le temps de travail des élèves en difficulté (Aide personnalisée, stages de remises à niveau…).

Ces dispositifs de soutien ne répondent pas au besoin des élèves relevant du Rased ; et alourdissent la vie scolaire des élèves qui pourraient tirer profit d’un travail en petits groupes pendant le temps scolaire.

Au démantèlement des RASED, en modifiant leurs missions tout en diminuant les moyens.

Mise en place de nouveaux programmes, avec une vision rétrograde : recentrage sur le Français et les Maths au détriment des autres matières. Conception mécaniste des apprentissages basés sur le « par cœur » à la place du sens. La plupart des chercheurs annoncent des difficultés accrues pour les élèves les plus fragiles.

Evaluations CM2/CE1 : dont les premiers objectifs sont la mise en concurrence des écoles (assouplissement/suppression de la carte scolaire) et des collègues entre eux. Evaluations difficiles qui portent en elles des dangers importants : découragements des élèves en difficulté, stigmatisation des certaines écoles, « bachotage » pour préparer ces évaluations etc.
Attaques contre l’école maternelle : le storytelling : « La sieste et les couches » tient d’argument pour préparer une déqualification des personnels de la petite enfance et la mise en place (pardon l’expérimentation) d’une structure payante « LES JARDINS D’EVEIL ».

Attaque contre la formation professionnelle des enseignants : là où il faut une formation longue et approfondie, le ministère prévoit de mettre en place un recrutement qui reviendra à balancer des collègues moins formés sur le terrain, et à compléter le recrutement par un recours toujours plus fort à des précaires.

Le fichage des élèves : Base Elèves bien sur, mais surtout l’identifiant national qui va permettre des interconnexions incontrôlables par les citoyens.

La réforme du lycée : sortie par la porte grâce à la mobilisation, elle refait surface par la fenêtre de « l’expérimentation ».
Une liste de 123 établissements désignés par le ministère pour « expérimenter » des « segments  » de la « réforme » du lycée dès la rentrée 2009 a été dévoilée dans la presse puis par le ministère, courant avril.L’objectif du gouvernement est simple : comment adapter le système éducatif aux 80 000 suppressions de postes annoncées dans l’Éducation Nationale jusqu’en 2012 ?Bien sûr, il compte s’attaquer, chemin faisant, aux enseignements du lycée général et technologique, au statut des professeurs et au diplôme national que reste le bac, comme le montrait déjà la 1ère mouture de sa réforme de la seconde … sans compter la réforme qu’il continue d’appliquer dans les lycées professionnels.

La réforme des universités avec la loi « Libertés et Responsabilités des Universités » (LRU) qui enterrine le désengagement financier de l’état allié à un fonctionnement fondé sur une logique ultralibérale. Les conséquences directes sur les universités et pour les étudiants seront :la fermeture de sites universitaires et de formations, l’explosion des frais d’inscription, l’endettement obligatoire des étudiants et des familles.

La suppression de 34 250 postes dans la fonction publique (Budget 2010).

NI RÉSIGNÉS, NI NAÏFS :PRÉPARONS LES PROCHAINES LUTTES

Nous faisons grève pour montrer à ce ministère et à ce gouvernement que nous ne sommes pas résignés. La résistance qui s’est manifestée tout au long de l’année (grèves ; résistances pédagogiques ; manifestations etc.) montre que la politique gouvernementales ne passe pas.

Mais il est vrai que les grèves / journées d’actions tous les 2 mois ne sont pas à la hauteur du rapport de force à reconstruire.

Il nous paraît important de profiter de cette journée du 26 mai, pour réfléchir ensemble à une stratégie de construction d’un mouvement de lutte qui aille bien au-delà des rituelles mobilisations de 24H, sans tomber dans des appels incantatoires.

Un mouvement victorieux ne se décrète pas mais se construit.

Faut-il organiser une reconduction des prochaines grèves ? Un jour par semaine ? Une semaine consécutive ? Des grèves tournantes ? Comment faire de ces journées de grèves des tournées d’écoles, d’établissements qui permettent au mouvement de s’entendre ?

Quelle campagne d’opinion à mener localement afin de contrer les mensonges gouvernementaux ?

Comment articuler le travail de fourmi sur le terrain avec des initiatives publiques plus visibles ?

Voilà quelques unes des questions dont nous souhaitons débattre dans les établissements, les écoles, les assemblées des personnels.

Car, si de nombreux collègues attendent la fin de l’année pour souffler, la politique du gouvernement ne changera pas l’année prochaine si nous n’imposons un rapport de force beaucoup plus conséquent.

SUD CRETEIL LE 21 mai 2009

mardi 26 mai