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Le Journal des PES n°2
Article publié le 13 décembre 2010

Editorial

Aujourd’hui, les PES ont besoin
de tout le soutien des syndicats.

Après une lutte de 2 ans dans laquelle
SUD s’est largement impliqué, les décrets
de la mastérisation sont tombés.

Dans ces conditions, SUD refuse de
laisser les collègues PES se
débrouiller seuls, en se contentant
d’un soutien verbal, en ressassant son
refus de la mastérisation.

Dès les grandes vacances,
le syndicat a préparé cette
rentrée catastrophique, ce qui lui
a permis de commencer à agir dès la
prérentrée (information des PES grâce
à la brochure verte, puis soutien des
collectifs, défense de cas individuels de
PES en difficulté...)

Et ce n’est qu’un début, dans
l’agenda de SUD Education, pour
cette année de tous les dangers que
vivent les PES. Avec en ligne de mire la
titularisation, et sans perdre de vue
l’amélioration des conditions de
formation, le travail ne manque pas !
Des stagiaires du premier et du
second degré nous rejoignent
régulièrement : il savent que SUD
Education les défendra pied à pied.
Tout simplement parce que SUD est
le syndicat de ses adhérent(e)s.

La titularisation

Un arrêté paru au JO du 18 juillet 2010 détermine les règles de titularisation
des PES. Cependant, rien de clair, excepté le rôle essentiel dévolu à
la hiérarchie (IA et IEN) en lieu et place des formateurs. Les expériences
douloureuses déjà accumulées par les PES laissent craindre le pire : pressions
émanant des IEN, des
IMF, des PIUMF, injonction des
sacro-saintes « 2 fiches de
prép par jour »... Les exigences
sont comparables à celles
exprimées pour les PE2 des
années précédantes, alors que
ces derniers bénéficiaient
d’une vraie formation et
n’étaient pas en responsabilité
à plein temps. Etant donné leur
isolement et leur dépendance
à l’égard d’un nombre très restreint
d’interlocuteurs (un IMF,
un PIUMF, un IEN), il est à
craindre que les PES soient
soumis au règne de l’arbitraire.

Le syndicat intervient en
cours d’année pour
soutenir les PES isolé(e)s dans
des situations de conflit. Briser
cet isolement est essentiel. Fort de
son expérience de défense de
collègues parfois injustement remis
en cause au moment de la
titularisation, SUD se prépare à agir
de manière particulièrement vigilante
cette année : il n’est pas acceptable
que les stagiaires, mis en situation
extrêmement difficile toute l’année,
se voient éjectés de la profession
alors que rien n’a été fait pour
les soutenir.

Ne restez pas sans défense ! Syndiquez-vous !

La formation atomisée

Dans un métier où le collectif devrait être une valeur centrale, cette réforme
introduit une atomisation à l’infinie. Désormais, la formation diffère selon
les académies, les départements, les regroupements, les tuteurs... Chacun
sa formation, avec de plus très peu ou pas de rencontres entre PES : toute
convivialité, tout partage, sont devenus impossibles.

Présent partout, le syndicat peut comparer
les situations et ainsi protéger ceux qui se retrouvent
désavantagés. L’objectif, bien entendu, étant de garantir à tous des
conditions de formation identiques, les meilleures possibles !

La mastérisation

La mastérisation est un remaniement en forme de liquidation
de la formation professionnelle des enseignants,
qui touche tout le parcours depuis les études. Si la formation
antérieure était insatisfaisante sur bien des
points, le remède a consisté à tuer le malade. Pour
« vendre » sa réforme, le gouvernement a parlé de revalorisation
du métier grâce au recrutement au niveau
master plutôt que licence. En réalité, il s’agit surtout
d’une éviction masquée des catégories populaires de la
profession, alors qu’il est de plus en plus difficile de
financer des études longues. 2 ans de mobilisation
contre la mastérisation
n’a
hélas pas permis
d’empêcher
finalement
la parution des
décrets.

Le syndicat prône
l’abrogation, le retour
au recrutement niveau licence, avec
2 ans de formation rémunérés,
aboutissant à un mémoire
permettant de valider un master.

La formation telle quelle

Réforme idéologique menée à la hussarde, elle est mise en place
dans un incroyable désordre. PES lâchés dans les classes sans
préparation dès la rentrée (en Seine-Saint-Denis), manque de formateurs,
périodes de formation repoussées et menaçant d’être
annulées, PES prévenus au dernier moment, informations inexistantes,
« erreurs » du système informatique...

-  ?— la période de formation effective passe d’une année, ce qui était
jugé largement insatisfaisant, à deux mois. Cette formation au pas
de charge perd tout sens : 6 heures pour apprendre à enseigner
le français, idem pour les maths et deux « options »... 136 heures
à l’époque des écoles normales, 30 heures à celle des IUFM, 6
heures aujourd’hui... Et quid des « options » non choisies ? Leur
enseignement, lui, ne sera pas optionnel...

La période de formation comprend également des courts séjours
d’un jour ou deux dans un niveau différent : un jour ou deux pour
découvrir l’enseignement en maternelle, c’est du même ordre que
6 heures en didactique des mathématiques : ça ou rien...

-  ?— Mais en fait, l’essentiel de la « formation » consiste en un
« stage » de 10 mois, en responsabilité à temps plein. Un stage,
c’est censé valider des apprentissages antérieurs, permettre leur
mise en situation. Désormais, le stage, c’est la formation. Pendant
le stage, les PES sont débordés et dans l’incapacité physique de
prendre le recul nécessaire, de tirer partie de leurs erreurs, d’en
discuter, d’examiner d’autres pistes... bref : de se former efficacement.
Pendant les deux mois d’une formation improvisée ils sont
coupés de leur classe et ne peuvent même pas préparer leur rentrée.
Quel esprit dérangé pourrait considérer cette situation de
souffrance comme formatrice ? Sans parler des élèves, abandonnés
à temps plein à des enseignants non formés.

Soutenez le syndicat qui vous soutient ! Syndiquez-vous !

Le tuteur

La nouvelle « formation » est fondée sur le tutorat : la
formation est donc complètement dépendante de la
compétence du tuteur et de sa disponibilité. Or les
tuteurs sont souvent peu disponibles, eux-mêmes sont
débordés et mal préparés.

L’observation de leur classe et la prise en responsabilité
progressive de séances pourrait être un exercice intéressant
s’il était préparé (fiches de prép de l’enseignant,
état de ses progressions, briefing en début de journée...)
et analysé en fin de journée pour échanger sur ce qui a
été observé. Si un vrai travail avait lieu sur les séances
prises en main par les stagiaires. Le plus souvent, rien
de tout cela, et les quatre stagiaires entassés en fond de
classe somnolent...

La dépendance à l’égard du tuteur est un effet pervers
du système : si par malheur la relation est difficile, pas
d’échappatoire. Les ex-PE2 étaient entourés d’une vraie
équipe de formateurs, ce qui limitait les conséquences
désastreuses
d’une relation
tendue avec
un individu (et
les problèmes
entre PES et
IMF sont trop
fréquents).

En cas de problème,
il ne faut surtout pas
rester isolé(e). Lorsqu’il est prévenu,
le syndicat intervient pour soutenir
les collègues en difficulté, servir
de médiateur, en dernier ressort
empêcher les abus de pouvoir.

Les décrets sur la mastérisation sont
passés, il s’agit aujourd’hui de tout faire
pour améliorer la situation des stagiaires et des élèves.
C’est pourquoi, en octobre, Sud a immédiatement apporté
son soutien aux collectifs : mise à disposition des locaux,
du matériel (tirage des tracts...), réservation des salles pour
faciliter les assemblées générales, mobilisation des militants
et des adhérents pour soutenir les stagiaires et les aider à
s’organiser, pour participer aux rassemblement... Car nous
considérons que cela est le rôle d’un syndicat.

Mais le syndicat a aussi une fonction bien plus large :
dès la prérentrée, SUD a largement diffusé sa brochure verte
d’information à destination des PES, à partir de novembre,
le syndicat a décidé de publier régulièrement Le Journal des
PES, afin de continuer à informer au plus près les PES de
leurs droits et des nouvelles les concernant. Parallèlement,
le syndicat fait tout pour animer une intersyndicale de
soutien, et a demandé une audience au recteur afin de
maintenir la pression en parallèle de l’action des collectifs.

Soutenez le syndicat qui vous soutient ! Syndiquez-vous !

SUD Education prépare la suite

3 ?- ? sollicitation des autres syndicats pour
constituer une intersyndicale

3 ?- ? poursuite du travail d’information des PES
et de collecte d’information sur les PES

3 ?- ? demande d’audience au recteur en
parallèle à la mobilisation des stagiaires

3 ?- ? SUD se prépare à intervenir pour
la titularisation de tous les stagiaires

3 ?- ? travail avec les parents d’élèves pour
sensibiliser sur la situation des PES : les intérêts
sont communs : une vraie formation !

SUD Education apporte
son soutien au collectif
Stagiaire impossible,
qui réunit des stagiaires du
second et du premier degrés.

Les revendications générales sont :

- 1/3 temps en responsabilité afin d’avoir du
temps pour se former

- clarification et harmonisation des conditions
de titularisation

- un tuteur disponible pour une vraie formation
Les PES revendiquent également :

- une meilleure information sur la formation

- préparation de la rentrée en responsabilité
pendant la période de formation

Ne laissez pas l’Education sans défense ! Syndiquez-vous !

Solidaires

Cette année est difficile : vous aurez
besoin de la solidarité de vos collègues.

A SUD, les stagiaires ne sont pas des
adhérents de 2nde zone, ce qui explique
le soutien du syndicat aux collectifs
de stagiaires. Dans un réseau d’enseignant(
e)s syndiqué(e)s recouvrant toute
l’académie, qui peut être contacté à tout
moment, vous ne serez plus isolé.

UNIT AIRE

La grande faiblesse du syndicalisme,
c’est sa division. SUD lutte concrètement
contre cet état de fait en impulsant
systématiquement des intersyndicales
afin de dépasser ces divisions et
d’être plus forts. Pour les stagiaires,
c’est une nécessité. C’est donc ce qu’a
fait SUD dans le premier et le second
degré, en initiant les intersyndicales.

A SUD, les nouveaux adhérents ont
toute leur place et participent aux décisions.

DEMOCRATIQUE

La structure démocratique du
syndicat (décisions lors des assemblées
générales, déchargés syndicaux
présents dans les AG et continuant à
travailler au moins à temps partiel)
explique aussi pourquoi la question des
PES n’est pas laissée de côté à SUD.

Journal PES n°2 93
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