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Le lycée Flora Tristan écrit au ministre
Article publié le 25 janvier 2021

Face aux élucubrations du ministre, les réalités du terrain.
Propre et sans bavure.

Nous participons activement et efficacement à la lutte contre la pandémie. Nos élèves ne doivent pas en faire les frais !
Adresse au ministre de l’Éducation Nationale. Noisy-le-Grand, vendredi 22 janvier 2021

Nous, personnel du lycée Flora Tristan, exprimons notre inquiétude pour l’avenir de nos élèves. Nous nous félicitons que pour une fois le ministère semble avoir entendu nos inquiétudes et celles des élèves et parents, en actant l’impossibilité de maintenir les épreuves mi mars. Mais nous déplorons vivement que la solution choisie soit d’emblée la suppression de ces épreuves au profit du contrôle continu, ce qui immédiatement ré-installe des inégalités entre les élèves des différents établissements.
L’argument selon lequel reporter ces épreuves en juin aurait raccourci la durée des cours nous semble bien peu recevable puisque les professeurs seront de toute manière convoqués pour d’interminables et souvent grotesques sessions d’ « harmonisation ».

Nous avons mis en place le protocole sanitaire qui divise nos classes en demi-groupes depuis la minovembre. Cela a eu des conséquences positives en limitant la diffusion de la Covid 19. Une grève d’une journée a d’ailleurs été nécessaire pour que le ministre Blanquer valide cette nouvelle organisation.

Mais les conséquences pédagogiques ne sont pas anodines. L’avancement des programmes a été fortement ralenti. Les cours n’ont pu sérieusement se mettre en place à la fois en présentiel et à distance, faute de matériel adéquat tant au niveau du lycée qu’au domicile de nombreux élèves. Les tentatives de compenser le retard pris par un travail personnel accru des élèves se sont globalement soldées par des
échecs. Et ce sont les élèves les plus fragiles qui sont les premières victimes d’un enseignement hybride qui ne fonctionne pas.

Le ministère a refusé d’étendre le dispositif d’effectifs réduits à tous les établissements et cela crée une situation d’inégalité inacceptable puisque un tiers des lycées publics et bien plus dans le privé, continuent de fonctionner en classes entières.

- Nous exigeons la généralisation des demi-groupes à l’ensemble des établissements publics et privés sous contrat puisque la situation sanitaire nationale continue à se dégrader. Nous craignons de surcroît un impact sur les choix des universités dans le cadre de Parcoursup.
- Un allègement des programmes dans toutes les matières des spécialités mais aussi du tronc commun est indispensable car il sera impossible de les terminer d’ici la fin de l’année.
- Le ministère doit aussi réfléchir, pour l’année prochaine, et en dialogue avec les organisations syndicales et disciplinaires, à une refonte des programmes permettant de combler les lacunes accumulées par les élèves depuis le premier confinement.
- Enfin se pose la question du maintien de l’épreuve du Grand Oral dans ce contexte. En effet, aucun volume horaire n’a été affecté à sa préparation alors que les enseignants devront poursuivre l’avancement les programmes.
Il est urgent de mettre en place des mesures réfléchies et appropriées qui aideront :
* Les élèves à préparer leurs épreuves dans de bonnes conditions, sans stress inutile.
* Les enseignants à mener à bien leurs missions pédagogiques.
* Le personnel administratif et d’éducation à organiser le suivi de ces mêmes épreuves.

Et pour, cela, monsieur le ministre, vous devez nous écouter. Il faut mettre un terme à cette absence de dialogue entre les personnels et leur ministre pour que cesse cette situation d’inégalité, source de colère et d’anxiété chez les élèves, les parents et les enseignants.

Nous appelons l’ensemble des personnels et des parents d’élèves à soutenir et relayer ces revendications.
Nous participons activement et efficacement à la lutte contre la pandémie. Nos élèves ne doivent pas en faire les frais !

Avec le soutien des sections locales du Snes, de Sud-éducation et du Snalc du lycée Flora Tristan