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Lettre des agent-e-s 93 n°2
Article publié le 29 octobre 2014

Non aux suppressions de postes !

115 postes d’agent-e-s polyvalents, de chefs cuisines et d’agent-e-s de maitenance vont être supprimés dans une soixantaine de collèges. Dans chaque équipe qui va voir partir un ou plusieurs collègues le résultat va être immédiat : surcharge de travail, multiplication des tâches, cadences accélérées...C’est inacceptable !
Le Conseil Général doit créer des postes qui correspondent aux vrais besoins des collèges et sans toucher aux équipes, pour un service de qualité.

Premier volet du projet : les "effectifs cibles"

Les « effectifs cibles » ou comment calculer pour économiser du fric et nous faire travailler plus ... En septembre 2013 le Conseil général décide d’inviter les
syndicats dits représentatifs à participer à un groupe de travail sur les effectifs ATTEE des collèges qui doit prendre en compte la création de 5 nouveaux collèges. Le Conseil Général souhaite établir de nouvelles règles de calcul du nombre d’agents par
collèges. Il s’agit de gérer la pénurie, ce qu’acceptent tous les syndicats présents (Sud Education n’y siège pas) sauf FO qui quitte le groupe de travail. Résultat des 13 réunions : de 1500 à 1700 m2 de surface par agent, 2,5 (1 cuisinier +1,5
polyvalent) postes jusqu’à 200 couverts de restauration et un de plus jusqu’ à 300 DP puis 0,5 pour 100 de plus etc, des aménagements selon les particularités de chaque établissement (appelés pondération : date de construction ou de rénovation, difficultés d’ entretien, surface extèrieures...).
Ce nouveau mode de calcul des moyens n’apporte aucune amélioration aux conditions de travail des agents.
Pourtant l’attente était forte : postes aménagés, temps-partiels thérapeutiques, non-remplacements des absents, postes « gelés » ou en reclassement...les équipes complètes se font rares, le travail de plus en plus pénible. Mais au lieu des créations attendues le CG supprime 86 postes dans une soixantaine de collèges !
Le Conseil Général peut raconter ce qu’il veut (redéploiement, mutualisation avec l’équipe technique mobile, « équité » entre les collèges...) ce qui va arriver aux équipes qui vont perdre entre 1 et 5 postes c’est travailler moins nombreux pour faire le même travail !


Deuxième volet du projet : les cuisines centrales

Il y aura dans les années qui viennent 5 cuisines centrales en plus...mais le CG ne crée que 10 postes ! Le plan du CG c’est de supprimer les postes de chef cuisines
dans les collèges qui passeront en cuisines centrales, et donc d’obliger les titulaires de ces postes à aller travailler en cuisine centrale.

MAIS :
• C’est perdre le statut ATTEE et changer de métier car le travail en cuisine centrale ressemble plus à l’usine.
• Ceux qui refuseront resteront dans les cuisines de collège devenues liaisons de chauffage et alors c’est un poste d’ATTEE qui sera supprimé • dans tous les cas la perte du poste de chef cuisine c’est du travail supplémentaire pour l’équipe car le travail en cuisine sera assuré entièrement par les agents polyvalents


Mai et juin : grèves et manifestations, une première riposte

Pendant tout ce temps, et alors qu’ils sont en campagne électorale et font la tournée des collèges, aucun des syndicats qui ont participé aux réunions n’informait la profession de ce qu’il se passe.
• Le 12 mai FO décide d’appeler à la grève ; quarante personnes se rassemblent devant l’hôtel du département. SUD Education apprend le contenu du projet le 9 mai, et nous décidons immédiatement d’organiser un rassemblement le 15.
• Le 15 mai journée de grève nationale contre l’austérité. Le rassemblement à Bobigny se transforme en manifestation d’une soixantaine de personnes à l’ appel de SUD Education à laquelle se joint FO, aux cris de « Non aux suppressions, c’est des créations que nous voulons ! » et « emplois, salaires, agents en colère ! ». Le CG refuse de nous recevoir...à cause de notre revendication de création de postes !
• Le 16 mai, FO avait appelé à une nouvelle grève et une centaine d’agents ont répondu présents, ainsi que des militants de SUD Education, enseignants ou ATTEE.
C’est le jour du vote du projet du CG93 en Commission technique paritaire. Ce groupe
comprend les représentants de l’administration, les élus, les syndicats dont le nombre de sièges dépend de leur score aux élections. C’est là que beaucoup de choses se décident pour les agents, alors qu’ils sont bien peu à être au courant et encore moins à être représentés dans ces instances.
La plupart du temps les syndicalistes élus sont des cadres A qui ne connaissent pas grand chose aux établissements scolaires. Bien qu’ayant participé à la négociation du
projet pendant un an, les syndicats vont voter contre sous la pression des manifestants rassemblés devant le CG, mais le projet passe quand même. Le Conseil
Général ne fait que consulter les syndicats sans suivre leur avis bien sûr.
C’est inacceptable : FO et SUD Education mettent leurs forces en commun pour informer la profession, les enseignants et les parents de ce qui est en train de se passer et mobiliser le plus largement possible.


Le 6 juin : la colère monte !

Le 6 juin est retenu pour la grève, tous les autres syndicats refusent de s’y joindre, préférant simplement écrire une lettre au président du Conseil Général.
Le 6 juin deux cent personnes manifestent à Bobigny, le nombre de grévistes est bien supérieur.(1/3 des cantines sont fermées rien que sur le bassin
1) C’est la journée de grève la plus suivie chez les agents depuis la décentralisation.
M. HANOTIN reçoit une délégatrion d’une dizaine de personnes dont des syndicalistes de FO et de SUD Education, représentants de collèges, des agents mais aussi des enseignants.
M. Hanotin et Mme Falaize défendent leurs projets au lieu d’ écouter les revendications des manifestants : retrait du projet, non aux suppressions de postes. Ils proposent un nouveau rendez-vous fin juin dans lequel nous pourrons évoquer les cas particuliers. Nous demandons si des moyens supplémentaires vont être attribués ou si l’on va continuer de prendre à un endroit pour donner à un autre. Ils nous confirment que cela va continuer avec le même budget. Nous répondons que nous ne
pouvons accepter aucune suppression de poste et que nous attendons même une équipe de remplacement digne de ce nom. Nous ne mettrons pas les collèges dos à dos et n’ entrerons pas dans le cas par cas.
CE N’EST PAS AUX AGENTS DE PAYER LE PRIX DES PROJETS DU CG !
LE CG DOIT CREER TOUS LES POSTES DE TITULAIRES NECESSAIRES EN
COMMENCANT PAR TITULARISER LES PRECAIRES ...


Précarité : le CG, un exploiteur comme un autre

Au lieu de créer les emplois statutaires qui permettraient d’assurer un service de qualité et d’améliorer les conditions de travail le CG 93 mise sur la précarité :
- recrutement de 130 personnels en contrats aidés
- entrée d’associations d’insertion dans les établissements scolaires

Quelques rappels :
• les contrats aidés sont des temps partiels forcés de 26 heures par semaine payées au SMIC horaire, de 24 mois maximum. Les cotisations salariales sont payées par
l’État donc le CG ne paye que le salaire brut...
Dans les collèges : ces collègues sont très souvent sous pression pour faire le travail d’un temps plein en 26 heures et leur droit à une formation obligatoire n’est généralement pas respecté.
• Les associations dites d’insertion se font payer et touchent des subventions publiques pour fournir quelques heures de travail à des chômeurs-chômeuses, payé-e-s au SMIC pour quelques heures de ménage par jour, dans plusieurs collèges.
• les contractuels : cette année leurs contrats ont été prolongés jusqu’au 11 juillet. Beaucoup seront réemployés à la rentrée compte-tenu des besoins : le Conseil général refuse de payer ces personnels pendant les vacances pour faire des économies.


SUD Éducation revendique dans l’immédiat :
- la transformation des contrats aidés en contrats temps pleins, le paiement des vacances et le réemploi
- la création des postes nécessaires à la titularisation de tou-te-s les précaires
- titularisation de toutes et tou-te-s les précaires sans conditions de nationalité
Sud Éducation syndique tou-te-s les agent-e-s et revendique :
- Aucune suppression de postes - Création des postes à la hauteur des besoins à minima : 27 pour le rééquilibrage une équipe de remplacement digne de ce nom, des postes supplémentaires aux équipes ayant un ou plusieurs postes aménagés,
une évaluation des besoins des équipes pour une équité par le haut !


Vous pouvez contacter la permanence de Saint-Denis les lundi, mardi et mercredi
de 9h à 17h au 06 88 66 47 23 ou par mail : contact93@sudeduccreteil.org
ou la permanence de Sud Education Créteil à l’adresse ci-dessous.

Lettre des agent-e-s du 93 n°2