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MEDEF ET PRECARITE
Article publié le 29 octobre 2006

Le 24 octobre 2006
Communiqué de l’Union syndicale Solidaires

Le Medef à l’offensive pour plus de précarité

Laurence Parisot, présidente du Medef, avait
invité les confédérations syndicales, dites
représentatives, à une rencontre avec les
organisations patronales pour « un échange de vue
sur le marché du travail et notamment sur trois
sujets : remise à plat de l’assurance-chômage,
le contrat de travail et la sécurisation des
parcours professionnels ».
Pour le Medef et les autres organisations
patronales (Cgpme et Upa), il s’agit sans nul
doute de profiter de la période préélectorale
pour faire entendre ses exigences en matière de
déréglementation du travail. Le patronat reprend
son leitmotiv sur la « nécessité de trouver plus
de souplesse sur le marché du travail ». La
multiplication des types de contrats de travail
ces dernières années ne suffit plus aux patrons :
ils avancent maintenant l’idée de généraliser le
CNE (Contrat nouvelle embauche) aux entreprises
de plus de 20 salariés. ; ils veulent faciliter
et accélérer la rupture du contrat de travail et
proposent pour cela la notion de « séparatibilité
 » . Après la grande lutte sociale du printemps
qui a imposé le retrait du CPE, le patronat veut
sa revanche : il passe à l’offensive pour
poursuivre l’entreprise de précarisation
généralisée du travail.
Le Medef entend engager une méthode de « 
diagnostic commun » avec les organisations
syndicales pour ensuite, éventuellement, engager
une négociation sur ces sujets. Il a obtenu la
mise en place de groupes de travail, avec la
participation des organisations syndicales
représentatives (sauf la Cgt) : le risque est
grand que le Medef utilise cette
pseudo-concertation pour imposer ses vues dans le
débat politique présidentiel et législatif.
Pour l’Union syndicale Solidaires, engager une
démarche commune pour construire un « diagnostic
commun » est une méthode dangereuse.
Souvenons-nous : c’est au nom d’un « diagnostic
partagé » avec les partenaires sociaux, que le
gouvernement a engagé la contre-réforme des
retraites en 2003 ; celle-ci a abouti à une
remise en cause du droit à la retraite à 60 ans
et à une baisse programmée du niveau des pensions
pour les salariés du public comme du privé.
La précarité est un fléau qui gangrène notre
société : aucun secteur professionnel n’est à
l’abri. Face à cela, l’Union syndicale Solidaires
revendique un nouveau statut du salarié qui
garantisse, en cas de perte d’emploi, le niveau
de salaire, une formation et un reclassement au
même niveau de qualification et d’ancienneté. Il
s’agit de garantir à chaque salarié des droits
applicables à tous, quel que soit son secteur
professionnel ou les aléas des choix économiques
de son entreprise. Ces garanties peuvent être
financées par une cotisation sociale assurées par
l’ensemble du patronat qui est responsable,
collectivement, de la continuité du contrat de
travail.
La lutte contre le CPE a montré qu’il était
possible de faire reculer le gouvernement avec un
mouvement d’ensemble et une démarche unitaire.
Plutôt que se plier au calendrier et aux méthodes
du patronat, les organisations syndicales
devraient pourvoir débattre ensemble d’une
véritable plate-forme revendicative
interprofessionnelle et d’un plan commun de
mobilisation pour combattre durablement la
précarité et obtenir de nouveaux droits pour les
salariés.

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