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Mobilisation lycéenne, solidarité enseignante
Article publié le 12 novembre 2014

Le lundi 10 novembre les élèves de plusieurs lycées de Saint Ouen (Marcel Cachin, Auguste Blanqui) et de Saint Denis (Paul Eluard, Suger, Bartholdi et l’ENNA) ont décidé d’amorcer un mouvement de protestation. Cette lutte fait suite au meurtre par la police de Rémi Fraisse dans le Tarn le 26 octobre dernier.

L’analyse médiatique de cet événement donne à voir un mouvement de « casseurs », des manifestations qui « dégénèrent », des « incidents en marge » mais personne ne s’interroge sur ce qui pousse ces jeunes à se révolter contre cet événement a priori loin de leurs préoccupations. Pourtant, les violences policières, ces lycéen-ne-s les subissent quotidiennement. Ils/elles vivent cette réalité dans leurs quartiers, qu’elle se traduise par des contrôles au faciès, des arrestations arbitraires ou des sanctions pénales abusives.

Mais alors, pourquoi se mobiliser dans les lycées ? Tout simplement parce que ce sentiment de relégation se traduit en premier lieu dans l’Education Nationale. « En 2010 l’Etat a dépensé 47 % de plus pour former un élève parisien que pour former un banlieusard de Créteil ou de Versailles »1. A quelques kilomètres de chez eux-elles, les élèves d’autres académies disposent de moyens supplémentaires alors même que les jeunes de Seine Saint Denis savent très bien que leurs résultats scolaires sont pointés du doigt comme étant les moins bons du pays. Il ne s’agit pas d’un simple constat comptable, ils-elles font l’expérience chaque jour de ce mépris étatique au travers de classes surchargées, parcs informatiques défectueux, de locaux inopérants et d’une ambiance délétère au sein de leurs établissements, quand ils n’en ont pas été exclus par des conseils de discipline trop souvent expéditifs. Ils/elles voient les plus jeunes privé-e-s d’enseignant-e-s du premier degré dans leur propre ville2. Certes cette discrimination est invisible et l’institution scolaire renvoie systématiquement à leurs responsabilités élèves, parents et enseignant-e-s. Cependant la réalité est bien celle d’un choix politique de pérenniser ces inégalités, malgré tous les effets d’annonce ou les miettes obtenues difficilement ça et là par quelques établissements. Alors oui, ils/elles se révoltent, brûlent des portails, font parler d’eux-elles et expriment ce ras-le-bol légitime avec les moyens à leur disposition.

C’est pourquoi SUD éducation Créteil :
Condamne les violences policières abusives dont sont victimes les jeunes de Seine Saint-Denis
Appelle à construire une mobilisation large et unitaire pour obtenir une hausse réelle des moyens dans l’Education Nationale et particulièrement dans les zones dites « sensibles », notamment par l’adoption d’un plan d’urgence pour le 93 (moyens matériels, baisse du nombre d’élèves par classe et création de postes de titulaires à hauteur des besoins)
Et pour cela appelle les enseignant-e-s à la grève le 20 novembre, et appelle les lycéen-ne-s à participer à cette mobilisation

Sud Education Créteil

1- http://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/04/12/ecole-les-moyens-attribues-renforcent-les-inegalites_1684433_1473688.html
2- http://www.liberation.fr/societe/2014/11/04/au-ministere-des-bonnets-d-ane-de-saint-denis_1136325