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PLAN SOCIAL 2011/2013 DANS L’EDUCATION :LE SCANDALE DU « PLAN CHATEL » !
Article publié le 6 juin 2010

Réduire le nombre de remplaçants !
Le ministère envisage, pour baisser le besoin
en remplacement, d’organiser les stages de
formation continue « hors temps scolaire ».
Après la destruction programmée de la formation
initiale (Masterisation), c’est la formation
continue qui est dans le viseur. Les enseignants
affectés sur des Brigades de Formation Continue
(BFC) sont menacés !

Il est également prévu de recourir à des « nontitulaires
sur des remplacements courts ». Les Inspecteurs
d’académie sont donc appelés à poursuivre
l’embauche d’étudiants en CDD sur des missions de
remplacements. On entérine la politique de précarisation
des statuts. La Masterisation couplée à la
baisse du nombre de postes aux concours permet
d’avoir un « vivier » d’étudiants en master, disponibles
pour le remplacement.
C’est scandaleux pour les étudiants (fortement incités
à accepter les CDD pour financer leur préparation
au concours) et pour les enseignants-titulairesremplaçants
(dont on précarise les missions).

Liquidation des RASED !

Depuis 2008, c’est la même logique ! La
création de l’aide personnalisée pour aider les
élèves en difficulté doit faire « évoluer la contribution
 » des maître(sse)s des RASED. Evoluer ?
3 scénarios sont prévus :

• Supprimer les postes de maîtres G

• « Sédentariser » encore plus de postes E,
donc les supprimer

• « Mettre en extinction » les psychologues
scolaires

« Sédentariser », « mettre en extinction », le
message est clair : c’est la mise à mort de l’enseignement
spécialisé qui est planifiée ! Et Luc Chatel a le
cynisme d’expliquer que cette « politique sera difficile
à mettre en oeuvre » et nécessitera donc « un accompagnement
politique ».

Effectivement, la pilule ne passera pas ! Même avec
le sourire !
Les enseignant(e)s spécialisé(e)s s’attèlent au quotidien
à lutter contre les difficultés scolaires de nos
élèves. Ils se consacrent en priorité aux élèves les
plus fragiles dans le système scolaire. Ce sont ces
enfants qui vont faire les frais de ces nouvelles
« recommandations ».

Donner moins à ceux qui ont le plus besoin d’école
 ! Le gouvernement montre son vrai visage :
celui de la discrimination négative !

Augmenter les effectifs des classes !
Le gouvernement utilise de soi-disant
« études » au service de sa politique de rigueur
éducative. Il est demandé aux inspecteurs
d’académie de « jouer avec les taux
d’ouverture et de fermeture » . Il s’agit explicitement
d’augmenter le nombre d’élèves par
classe !

Ne touchez pas aux seuils d’ouverture
spécifiques à la Seine-Saint-Denis !

C’est un acquis des grèves du printemps 1998.
Il n’est pas envisageable de faire régresser encore
plus les conditions d’apprentissage de nos élèves et
nos conditions de travail !

Des chercheurs (programme STAR aux Etats-Unis,
Blatchford en Grande-Bretagne) ont prouvé que les
effectifs réduits favorisaient les apprentissages des
élèves, notamment ceux issus des milieux populaires.
Le ministère prévoit aussi d’encourager les regroupements
d’école. Les élèves et les équipes souffrent
souvent d’écoles trop grandes dans notre département.
Pour « faire des économies » , ils veulent accentuer
cette tendance au mépris des besoins des
élèves et des personnels.

Arrêter de scolariser les enfants de 2 ans
Autre moyen d’économiser des postes :
continuer la baisse du taux de scolarisation des
deux ans. Là, le ministère va jusqu’à affirmer
qu’elle « ne constitue pas un avantage évident (…)
par rapport à d’autres modes de gardes alternatifs
 ». La scolarisation à deux ans est donc considérée
comme un « mode de garde » auquel il faudrait
« trouver une alternative ». Après la sortie de
Xavier Darcos sur les « couches à l’école maternelle
 », c’est une nouvelle marque de mépris pour
les enseignant(e)s de maternelle !

Nous devons l’affirmer une nouvelle fois : l’école
maternelle est une école à part entière ! La scolarisation
à 2 ans permet aux enfants de progresser,
notamment dans les domaines du langage et du vivre
ensemble. D’ailleurs, la revue Education et Formations
n°66 de 2003 indique que : « Ces effets
sont les plus marqués au profit des catégories sociales
les plus défavorisées (…) ».

C’est encore une fois les enfants les plus fragiles socialement
qui pâtiront le plus de la politique du ministère.
Quant à « l’alternative », ce sont bien sûr
les jardins d’éveil payants qui sont mis en avant.
C’est un recul de plus, imposé à l’éducation en
tant que service public au profit de structures
non-scolaires semi-privées.

Que voulons-nous ?

• Maintien des seuils d’ouverture spécifiques
au 93

• Recrutement d’urgence de 450 postes
de titulaires-remplaçants

• Arrêt du recrutement des CDD de 108heures

• Maintien d’une formation initiale rémunérée
en alternance à l’IUFM . Abrogation
des décrets de Masterisation !

• Salaire au moins égal au SMIC pour les
étudiants inscrits au CRPE

• Rétablissement des 121 postes supprimés
de RASED ! Hausse des départs en formation
ASH

• Respect des demandes de scolarisation des
enfants des 2 ans dans des conditions
adaptées aux besoins (1 ATSEM à temps
plein, effectifs allégés)

JA 82 JUIN 2010