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Pour la défense de l’École Publique de la Maternelle à l’Université !
Article publié le 8 mars 2009

Depuis plus d’un mois les personnels en grève du supérieur sont en lutte

► contre la LRU (loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités) et ses
conséquences ;

► contre le projet de décret modifiant le statut des enseignants - chercheurs ;

► contre la masterisation et la réforme des concours de recrutement du premier et du second
degré ;

► contre le démantèlement en cours des organismes de recherche (CNRS, INSERM, INRA, etc.)
et leur transformation en agence de moyens ;

► contre les dotations budgétaires insuffisantes dans l’enseignement supérieur et la recherche, et la mise en concurrence des universités ;

► contre la suppression programmée du corps de catégorie C des Biatoss et l’externalisation de
leurs fonctions, pour la titularisation des précaires en poste ;

► pour l’obtention d’un plan pluriannuel de recrutement d’enseignants, chercheurs,
enseignants-chercheurs, personnels de bibliothèque, administratifs et techniques, sur
postes de fonctionnaire de la fonction publique d’État, à la hauteur des besoins.

En quoi sommes nous concernés dans le premier et le second degrés ?
Le projet Darcos-Pécresse de “ mastérisation ” de la formation vise à précipiter les futurs enseignants du primaire et du secondaire dans la précarité. Dans un contexte de réduction des postes aux concours, les candidats qui auraient obtenu le Master “ métier d’enseignement ”, mais échoué au concours, constitueront un vivier d’enseignants précaires sans autre débouché.
Le tarissementdes postes aux concours entraîne déjà l’augmentation du recrutement d’enseignants sans statut. À terme, les recrutements s’effectueraient sans concours en puisant dans le vivier des étudiants titulaires de Master. Cela signifierait la
disparition du statut de la fonction publique pour les personnels de l’Éducation Nationale, comme

Le projet Darcos-Pécresse vise donc à mettre en concurrence plusieurs catégories d’enseignants, avec un moins-disant salarial pour le plus grand nombre. Ce projet aboutirait à multiplier les embûches pour les étudiants des milieux populaires - déjà de moins en moins nombreux - et à développer les stages sous-payés. Il accroîtrait le tri social déjà
à l’oeuvre de la maternelle à l’université. Le projet Darcos-Pécresse renonce à une véritable formation en alternance, articulant connaissances scientifiques et compétences
didactiques et pédagogiques. Dans l’état de l’architecture des maquettes de Masters ce projet
scelle un recul des contenus scientifiques au profit d’épreuves sur la connaissance du
système éducatif qui laisseraient l’arbitraire le plus politique se développer. Les universitaires
deviendraient minoritaires dans les jurys de concours au profit de l’administration de l’Education
Nationale voire de personnalité extérieures.

Pour SUD éducation, il est hors de question d’accompagner cette contre réforme en négociant
des améliorations à la marge. SUD Education a participé aux réunions de la Coordination Nationale des Universités. Nous avions immédiatement soutenu son appel de février pour une grève et une manifestation de convergence avec le supérieur le 10 mars. La coordination nationale vient finalement, sur proposition de l’intersyndicale du supérieur, de retenir le mercredi 11 mars pour des manifestations unitaires de la maternelle à l’université.

Dans ces conditions nouvelles, SUD Éducation

 Maintient un préavis de grève le 10 mars pour participer aux actions qui seraient décidées lundi 9 mars par les Universités, notamment sur l’académie conformément au vote de la coordination nationale du 6 mars (des informations sur le site dès lundi 9 mars après midi) ;

 S’associe pleinement à l’appel unitaire à manifester le 11 mars, décidé par la Coordination Nationale des Universités réunie à Créteil le 6 mars, en convergence avec l’intersyndicale. Parcours : départ 14h30, République en direction de Nation ;

 Considère qu’il faut tout faire pour réussir une convergence de tous les degrés et des étudiants dans l’action le 10 et le 11 ;

 Propose de tenir des AG communes ces jours pour déterminer ensemble les suites à donner à cette mobilisation notamment en préparant la grève interprofessionnelle du 19 mars et en mettant en débat sa reconduction.

Alors que nous connaissons les mesures de carte scolaire du 1er degré et du 2nd degré et
des milliers de suppressions de postes aux concours, que rien n’a réellement bougé quant
à la disparition des RASED, que la suppression des BEP et la réforme du Bac pro sont
réaffirmées, que de nouveaux emplois précaires sont créés sur des compétences relevant
des CPE et des Assistantes Sociales, que l’arbitraire hiérarchique s’attaque au paritarisme, que l’autoritarisme prétend réprimer ceux qui “ désobéissent ”, c’est le moment d’amplifier la mobilisation pour faire échec à cette politique.

Notre engagement dans le renforcement de la mobilisation doit favoriser la construction
d’un rapport de force qui permette de préparer la grève interprofessionnelle du 19 mars et
ses suites immédiates dans l’action en particulier à partir du 18 au 20 mars 2009 alors
que se réunira le sommet européen portant sur la mise en oeuvre de la stratégie de
Lisbonne, visant la privatisation et à la marchandisation des savoirs, sous prétexte de
promouvoir une “ économie de la connaissance ”, impliquant le démantèlement du service
public d’enseignement et de recherche à l’échelle de l’Europe.

De la maternelle à l’Université, unissons-nous pour la qualité du service public d’éducation et de recherche.

Créteil, le 7 mars 2009

7 mars 2009