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Précarité enseignante : au tour du premier degré !
Article publié le 4 novembre 2014

Depuis la rentrée de septembre, la casse de l’école publique en Seine-Saint-Denis a pris une nouvelle ampleur : le recours systématique, dès la rentrée et en masse aux enseignant-e-s contractuel-le-s non formé-e-s, recruté-es hors de toute procédure habituelle. 500 instits ont ainsi été recruté-e-s dans le département... dont beaucoup directement par le biais de Pôle emploi !

Ce phénomène n’est pas nouveau dans le département, c’est, en effet, la troisième année que pour palier aux manques de postes, la Seine Saint Denis, recrute des enseignant-es vacataires et contractuel-les pour assurer des missions de remplacement ponctuel.

A présent, la précarité s’institutionnalise dans ce département et devient une variable d’ajustement face aux dotations de postes insuffisantes. Alors que les contractuel-es sont recruté-es pour occuper des emplois pérennes qui sont soit non pourvus soit manquants,l’administration met en cause le « manque d’attractivité » du département, et de certaines villes en particulier : les IEN de Saint-Denis 1 et 2 ont ainsi confirmé à SUD éducation que 55 instits non formé-es, précaires, recruté-es hors cadre exerçaient dans la seule ville de Saint-Denis. Au vu de la dégradation continuelle des conditions de travail dans le département, ce n’est pas étonnant.

Comment accepter que ces salarié-e-s soient envoyé-es dans ces conditions devant nos élèves - quelle que soient par ailleurs leurs qualités personnelles, ce dont il n’est pas questions ici - par la même administration qui détruit année après année l’école publique dans le département et ailleurs en assumant sans difficulté les politiques d’austérité budgétaire ?

Ce scandale, largement médiatisé, nous oblige à rappeler que la précarité enseignant-e, que les journalistes semblent découvrir cette année, touche depuis longtemps le second degré dans l’académie de Créteil. En effet, 3663 enseignant-e-s contractuel-le-s, recruté-e-s dans des conditions à peine meilleurs que leurs collègues du premier degré, officiaient en 2013, ce qui représentait 11,46% des enseignant-e-s du second degré (contre moins de 7% au niveau national), chiffre qui augmente constamment.

Encore une fois, la Seine-Saint-Denis et l’académie de Créteil font figure de territoires sacrifiés de l’éducation nationale. Les zones les plus en difficultés sont celles qui concentrent le plus d’enseignant-e-s précaires : 30% des contractuel-le-s travaillent ainsi en ZEP, contre 10% des titulaires. Ce sont ainsi les écoles et établissements scolaires les plus difficiles, où la stabilité des équipes est une condition première pour la réussite des élèves, qui subissent de plein fouet la précarisation des personnels de l’Education nationale.

Les plans de titularisation, comme la récente loi Sauvadet, n’endiguent en rien cette précarisation, comme en témoigne l’explosion de ce phénomène, nouveau, des instits non-titulaires. La seule solution sérieuse pour arrêter ce recours à la précarité est la titularisation et la formation de toutes et tous les précaires, sans condition de concours ou de nationalité. Et en ce qui concerne le « manque d’attractivité » de la Seine-Saint-Denis, SUD éducation considère qu’il faut l’attaquer à la racine, en commençant par exemple par les conditions de travail... et c’est pour cela que nous revendiquons depuis plusieurs année un plan d’urgence pour le 93 !

Au sujet de la précarité dans l’éducation, la fédération SUD éducation a produit un clip vidéo, à voir et partager : http://www.sudeducation.org/Clip-Video-Un-contrat-en-or.html