SUD Education Solidaires SUD Education 77
Membre de l'union académique SUD éducation, de la fédération SUD éducation et de l'union syndicale Solidaires

1er degré | 2nd degré | Agents (IATOSS, administratifs, ATRF) | Interprofessionnel | Notre journal | Pédagogie | Précaires et non titulaires | Santé et Handicap | Tous les personnels | COVID 19 | Réformes Lycée/Bac | Retraites |

Retraites :contre le projet de loi inacceptable,mobilisation générale !
Article publié le 16 juin 2010

Recul de l’âge
de départ en retraite

Le projet de loi interdit de partir à 60 ans,
oblige à attendre 62 ans pour partir en
retraite : il maintient ainsi dans la précarité la
majorité des salariés qui sont mis « hors
emploi » avant 59 ans. Il interdit à 6 salarié-es
sur 10 qui n’ont plus d’emploi de prendre leur
retraite à 60 ans et prolonge ainsi de 2 ans
leur période de chômage.

Certes, en ne payant pas les pensions pendant
2 ans, entre 60 et 62 ans, il allège les caisses
de retraites, mais alourdit celles du chômage,
qu’il déclarera ensuite en déficit pour justifier
de nouvelles attaques contre les chômeurs.
Aujourd’hui, 2 salarié-es sur 3 prennent
leur retraite à 60 ans, malgré les faibles pensions,
parce qu’ils sont usés par le travail, ne
supportent plus l’aggravation des conditions
de travail… et veulent profiter de leur retraite
pendant les quelques années où ils vont rester
en bonne santé, sans handicap majeur.
Le projet de loi repousse cet espoir de se
reposer et de profiter d’une autre vie.

Le projet de loi prétend vouloir prendre en
compte les carrières longues alors même que
son projet revient à faire cotiser 44 ans les
salariés ayant commencé à travailler entre 14
et 16 ans. Il endosse la conception patronale
de la pénibilité qui reposerait sur un constat
médicalisé individuel a posteriori et non pas
sur une définition a priori des métiers et catégories
professionnelles. La notion même de
pénibilité au travail est, de fait, vidée de
tout contenu.

Recul de l’âge
annulant la décote

Le projet de loi recule à 67 ans l’âge de départ sans subir
la double peine de la décote. Aujourd’hui, presque 2 salarié-
es sur 10 doivent attendre cet âge de 65 ans pour partir
sans décote, c’est-à-dire avec une pension moins faible. Ne
demander l’ouverture de ses droits qu’à 67 ans (ce qui est
totalement différent de quitter le travail…) pénalise les salarié-
es ayant commencé à travailler tôt et accroît le nombre
de salarié-es, en particulier, les femmes, qui devront attendre
en situation précaire dans la zone grise du « hors
emploi » le moment de liquider leurs retraites.

Augmentation de la
durée de cotisation

Le projet de loi confirme l’augmentation de la durée de
cotisation programmée en 2003 (41,5 ans en 2012 avec une
étape à 41,25). Il programme ainsi une nouvelle baisse du
niveau des pensions : les salariés rentrant de plus en plus
tard sur le marché du travail et les entreprises se débarrassant
de leurs salariés de plus en plus tôt (l’âge moyen de
cessation d’activité est inférieur à 59 ans), il sera de plus en
plus difficile d’avoir le nombre d’annuités nécessaire, ce que
confirme d’ailleurs le COR en pronostiquant en moyenne
37 ans de cotisation en 2035 et au-delà.

D’après la commission européenne, la France a déjà programmé
une énorme baisse de la part de la pension par
rapport au dernier salaire : à l’horizon 2046 la France se
situera en 4e position en Europe derrière la République
Tchèque, le Portugal et la Pologne.

C’est déjà inacceptable, aller au-delà est intolérable !

Baisse des salaires
des fonctionnaires

Le projet de loi augmente le
taux de cotisation des fonctionnaires
et baisse ainsi les
salaires des fonctionnaires,
une première depuis le gouvernement
Laval de 1935.

Le gouvernement applique
les mêmes mesures de baisse
salariale que Grèce, Espagne
et autres pays d’Europe
 : les fonctionnaires y
laisseront chaque mois une
journée de salaire.

Personne ne nie les salaires
inférieurs dans le public à
qualification égale : regardez
le salaire de début de
1 400 € d’un-e enseignant-e
à Bac + 5 ! En baissant les
salaires, et non plus seulement
le pouvoir d’achat, le
projet de loi prend de
l’argent dans la poche des
salarié-es pour gonfler ses
caisses vidées par les
cadeaux aux plus riches.

Non à ce projet de loi

Ce projet de loi vise trois objectifs :

- remettre en cause le sens même de la retraite. Le développement
de la retraite par répartition, combinée avec l’accroissement de l’espérance
de vie, avait permis que la retraite ne soit plus l’antichambre de la mort,
mais une nouvelle période d’activité choisie en relative bonne santé et avec
des revenus maintenus par rapport à la vie active. En baissant le montant
les pensions et en voulant faire travailler les salariés toujours plus longtemps,
c’est cet acquis de civilisation qui est remis en cause.

- maintenir, voire aggraver, le partage très inégal de la richesse
produite entre les salaires et les profits. Il s’agit de faire en sorte qu’une
petite minorité de possédants et de rentiers s’accapare toujours plus la
richesse créée par les salariés. En refusant toute augmentation des cotisations
patronales, et une baisse correspondante des dividendes versés aux
actionnaires, le gouvernement choisit clairement le capital contre le travail.

- apprendre la précarité aux jeunes. Dans une période de crise, le
chômage augmente pour toutes les tranches de la population… mais les
contre-réformes des retraites ont très légèrement reculé l’âge de départ en
retraite, et aggravé mécaniquement le chômage des jeunes. Selon la récente
enquête de l’Insee, le chômage des plus de 50 ans n’a augmenté « que » de
1,2% ces 2 dernières années, tandis que celui des moins de 24 ans, pourtant
très élevé, a progressé de 2,2%. Et le projet de loi veut aller encore plus
loin en interdisant de partir à 60 ans, en incitant à rester le plus longtemps
possible pour compenser en partie la baisse de pension : mécaniquement, il
augmente ainsi le chômage des jeunes, il leur « apprend » la précarité
pour qu’ils acceptent ensuite n’importe quel emploi à bas salaire et mauvaises
conditions de travail.

Mobilisation générale pour le retrait du projet de loi

Ce projet de loi doit être retiré et des négociations doivent s’engager pour une véritable réforme
des retraites qui ne peut baisser le niveau des pensions, ni allonger le temps passé au travail.

Seule une mobilisation sociale d’ampleur pourra faire reculer le gouvernement. La journée
unitaire de grèves et de manifestations du 24 juin s’inscrit dans cette perspective : il faut ce jourlà
descendre dans la rue massivement, montrer que ce projet de loi est très largement rejeté !

Au-delà, il faut se préparer à un affrontement majeur.
Face à un gouvernement déterminé, les salariés doivent être encore plus déterminés.

C’est pourquoi l’Union syndicale Solidaires propose qu’un mouvement de
grève générale soit organisé dès la rentrée dans l’unité la plus large.

Tract projet de loi retraite
Document gouvernement " Synthèse de la réforme des retraites"