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Rythmes scolaires : NON les enseignant-es ne sont pas corporatistes !
Article publié le 24 janvier 2013

Les enseignant-es parisien-ne-s et de l’Ile-de-France étaient en grève le 22 janvier et dans la rue le 23 janvier , car ils sont contre la mise en place du décret Peillon sur les rythmes scolaires à la rentrée 2013 et la loi d’orientation et de programmation.

L’ambition affichée de ce projet de décret relatif à l’aménagement du temps scolaire dans le primaire était d’alléger la journée des écoliers. Mais en créant des Activités Pédagogiques Complémentaires après la classe et en permettant aux municipalités d’inscrire dans un Projet Éducatif Territorial l’allongement de la pause méridienne, ce projet aboutit en fait à l’augmentation de l’amplitude du temps de travail des élèves et des personnels.

Une réforme des rythmes scolaires, qui doit réduire réellement la journée des élèves est nécessaire. Mais cette réforme dans son état actuel n’est absolument pas celle attendue ni par les enseignant- es ni par les familles.

Les professeurs des écoles ne sont pas majoritairement opposés à une réforme des rythmes scolaires si la journée est réellement raccourcie, et si cette réorganisation entre dans une véritable perspective de refondation de l’école publique pour une école émancipatrice, pour laquelle l’état doit se donner les moyens (changement des programmes 2008, RASED en nombre suffisant…)

Ils et elles ne veulent pas des projets éducatifs territoriaux qui annoncent la territorialisation de l’école . Ce sont prudemment les annexes de la loi qui l’expriment le plus clairement : « la réforme des rythmes doit agir comme un levier pour faire évoluer le fonctionnement de l’école autour d’un projet éducatif territorial ». Pire, la refonte de l’Aide Personnalisée en Activités Pédagogiques Complémentaires, organisées conjointement avec les municipalités, ouvre la porte à de grandes inégalités entre les élèves de communes qui auront les ressources budgétaires et humaines pour proposer des activités variées aux enfants et ceux de communes moins favorisées qui ne pourront qu’assurer tant bien que mal une pseudo-aide aux devoirs, inadaptée aux élèves en difficulté.

Les enseignants exigent qu’après avoir étés très mal traités et méprisés par le précédent gouvernement, une authentique consultation des professionnels qu’ils sont, des parents, de tous les acteurs du système éducatif, soit menée et que le temps de réflexion nécessaire soit consacré à l’élaboration d’une complète refondation de l’école, dans l’intérêt des enfants, dans celui des familles et en prenant en compte les conditions de travail des personnels.

Très loin du « conservatisme », les enseignants refusent massivement ce décret, imposé dans la précipitation, car il n’améliore en rien les conditions d’apprentissage des enfants, au contraire, et détériore profondément les conditions de travail des personnels de l’Education Nationale. C’est une réforme réfléchie et ambitieuse qui est exigée par les enseignants pour sauver et révolutionner l’école.

Créteil le 24 janvier 2013