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ZEP : Début de mobilisation dans l’académie de Créteil
Article publié le 26 novembre 2013

Depuis sa prise de fonction, Peillon a annoncé se lancer dans un chantier de « refonte de l’éducation prioritaire », dans le cadre de son projet de « refondation de l’école ». Sud éducation Créteil, sentant le (mauvais) coup venir, s’est lancé depuis juin 2013 dans une réflexion sur l’éducation prioritaire, pour imposer notre réforme et pas seulement attendre un énième cache-misère ministériel. Après plusieurs commissions 2nd degré et un groupe de travail (ouverts aux adhérent-e-s) consacré à l’éducation prioritaire début juillet, ainsi que deux assemblées générales des adhérent-es en septembre et octobre, nous avons élaboré nos revendications pour l’éducation prioritaire.

Dans le même temps, une mobilisation s’engageait dans le 93 pour l’obtention d’un plan d’urgence. Les discussions intersyndicales au sujet des suites à donner à cette mobilisation ont débouché sur une perspective, proposée par le SNES 93 : une journée de grève au moment de l’éducation prioritaire en novembre. SUD éducation Créteil avait répondu favorablement à cette perspective.

C’est dans ce contexte, début octobre, que le ministère a lancé sa pseudo-concertation des enseignant-es de l’éducation prioritaire. Des demi-journées ont été banalisées et des réunions organisées dans les réseaux d’éducation prioritaire, associant professeur-e-s des écoles et enseignant-e-s des collèges. Tout a été bien mis en place pour que les réunions restent dans les clous : un long rapport diagnostic transmis tardivement, ateliers prévus à l’avance, ambiance de caporalisation par les IEN et les chefs d’établissement... Las, le cadre des réunions a été largement débordé par des collègues révolté-e-s par la tournure de la (non) discussion, qui en ont profité pour élaborer leurs propres plate-formes revendicatives ! Les ZEP ont lancé la contre-attaque...

Le mercredi 9 octobre, l’assemblée générale des adhérents du 93 de Sud éducation votait l’organisation d’une journée de grève le 19 novembre, veille des Assises de l’éducation prioritaire. Au vu de la position annoncée dès septembre par le SNES, nous étions très optimiste quant au maintien du cadre intersyndical. Cependant, à la rentrée des vacances, le cadre intersyndicale se fissure, et finit par se limiter à un rassemblement le 20 novembre après-midi (un mercredi !), jour des Assises académiques, appelé par la CGT, le SNES et SUD éducation Créteil. Pour ce qui est de la grève du 19, seul moyen d’instaurer un rapport de force réel sur un sujet aussi important que l’éducation prioritaire, SUD partait tout seul.

Le 19 au matin, SUD éducation organisait donc seul, dans le cadre d’une journée de grève 93, un rassemblement devant la DSDEN à Bobigny. Pour la préparer, le matériel d’appel à la grève (tracts, journaux, affiches) a été diffusé par de nombreux/ses militant-es à travers des tournées qui ont touché la grande majorité des collèges ZEP du département. Nous ne nous attendions certes pas à déplacer les foules innombrables : cela dit, nous fûmes bien soixante-dix à nous réchauffer autour d’un vin chaud dans une ambiance joyeuse et combattive, et plusieurs établissements étaient en grève à plus de 50% de grévistes. Des délégations de 12 établissements, de la maternelle au lycée, ont été reçus par la DSDEN (cf compte-rendu en pièce jointe).

Le lendemain avaient lieu les Assises académiques, et le rassemblement appelé par l’intersyndicale académique : la stratégie consistant à faire un rassemblement en dehors du temps de travail s’est bel et bien révélé être une stratégie faiblement mobilisatrice, le rassemblement réunissant à peine moitié moins de monde que la veille (pour trois syndicats académiques !). Les Assises n’ont évidemment pas relayées les remontées des revendications portées par les établissements : rien sur les moyens, rien sur les temps de concertation sur décharges de service, rien sur la baisse des seuils de classe. Comme nous le disions dans notre argumentaire, rien à attendre des Assises ! Au vu du déroulement de cette semaine, nous ne pouvons que regretter de n’être pas parvenus à trouver l’unité syndicale autour d’un mouvement de grève. Et nous ne pouvons que continuer à appeler à la mobilisation des établissements de l’éducation prioritaire !